Périscopages 2006 - Jochen Gerner etc.
entretien Sébastien Lumineau / L.L. de Mars
Exposition Weber/Van Hove, vernissage à la librairie Alphagraph
L.L. de Mars:  Je plaisante... Enfin, bon, on va pas fétichiser non plus le terme de littérature... Puisque lui, c’est un fétiche, alors que celui de «bande dessinée», c’est un terme technique. On va pas en faire aussi un fétiche. Bon, on va essayer de revenir sur ce que l’autre enregistrement a avalé, maintenant, je suppose que nous sommes assez frais maintenant là-dessus... Ça va être un peu dur, hein, parce que on va avoir un sentiment de répétition, «a strange feeling of deja-vu» (rires). Évoquant la question dans ce cas-là de... De l’impermanence dans laquelle vit la production de la bande dessinée... À savoir que l’une des choses qui nous éclaire peut-être sur ce fait est que la bande dessinée n’ait pas... N’ait pas d’histoire, n’ait pas ses historiens, des vrais historiens — pas des compilateurs, des historiographes, comme Groensteen qui font très bien leur travail, mais qui ne font pas un travail d’historien, aussi exigeant théoriquement, aussi analytique, que ce qu’on peut lire de... De... De Wölfflin jusqu’à Georges Didi-Hubermann... En passant par des variations significatives, comme Shapiro ou Panofsky... — Donc, l’impermanence dans laquelle vit la bande dessinée fait que le dessinateur et le lecteur sont toujours dans une espèce de... D’éternel transitoire, pour reprendre les termes de Baudelaire, toujours dans une situation moderne. Pourtant la bande dessinée semble avoir un mal de chien — enfin, la bande dessinée : «Mais qui est cette dame ? On ne m’a pas présenté.» —  (rires), je veux dire : les dessinateurs de bandes dessinées semblent avoir un mal de chien à trouver le parc, le territoire de la modernité propre à leur pratique...