S. Lumineau: ... Enfin le problème c’est que si je lis un auteur, je ne vais pas forcément tout lire derrière. Si ça se trouve, il n’y en aura qu’un seul, et puis je vais piocher encore ailleurs... Etc. donc, sais pas, c’est pas très, c’est un peu bordélique quoi. Après, il y a plein de choses qui sont... Moi, si je, si je parle de choses vraiment extrêmement marquantes, ça va être plutôt dans, dans l’apprentissage on va dire. C’est-à-dire le passage à l’âge adulte... Adolescent, ce qui est, ce qui est intéressant c’est de découvrir Henriette Valium. Pourtant, Henriette Valium, je pense pas que ce soit une influence, que ce soit une influence majeure. Voilà. Mais n’empêche que ça m’a profondément marqué. Mais parce que elle était accompagnée aussi d’une interview qui disait : « mais moi je prends en charge mes bouquins», tout, quoi. C’était quelque chose d’incroyable, d’entendre ça... J’ai écouté du rock alternatif, le morceau «Chez Rascal et Ronan» de Pigalle, je sais pas si c’est pas forcément un

L.L. de Mars:  Le morceau chez quoi?

S. Lumineau:  «Chez Rascal et Ronan», c’est une chanson de Pigalle, bon, même si c’est pas pour seulement un chef-d’oeuvre, de... D’enregistrement on va dire, mais il y avait quelque chose d’important parce qu’en fait cette chanson elle racontait : « mais pourquoi est-ce que vous avez été ailleurs ? » ; tous ces groupes-là se réunissaient dans un café concert, « pourquoi est-ce que vous êtes allé voir ailleurs, finalement ? », en terme d’indépendance... Après, parallèlement il peut y avoir aussi, enfin, c’est des exemples qui... Sont pas forcément quelque chose que je vais encore écouter maintenant, ou qui vont, ou qui vont m’influencer ou quoi, mais par exemple le titre de Kurt Cobain, c’est quelque chose d’extrêmement important parce que c’est quelqu’un qui dit : « non, c’est... », enfin, de l’extérieur, on ne sait pas du tout ses intentions, mais... Quelqu’un qui signe chez Geffen Records pour «Smell like Teen Spirit », qui est le gros truc de Nirvana, et qui dit : « mais non, ça c’est de la merde » — effectivement ils ont pas eu de contrôle sur la production — et qui revient ensuite à quelque chose avec un vrai producteur derrière, sans que la maison de disques traficote derrière, sans tous ces trucs-là c’est... C’est assez marquant entre 15 et 18 ans on va dire. Par ce que c’est... « Mais merde, comment ça se fait, qu’on nous rapporte des oeuvres qui sont tronquées en fait ? » Des choses qui... Qui ne ressemblent pas à leurs auteurs, et que finalement ça peut être... Ça peut être dangereux, quoi.