Périscopages 2006 - Jochen Gerner etc.
entretien Sébastien Lumineau / L.L. de Mars
entretien Lumineau/de Mars
Exposition Jochen Gerner à l'Orangerie du Thabor
S. Lumineau:  Mais à la fois, enfin je vais prendre un contre-exemple

L.L. de Mars:  Oui?

S. Lumineau: ... qui est pas forcément de la dissidence — on pourrait le voir comme ça, j’en sais rien — par exemple, j’aime beaucoup les films d’Hitchcock. Par ce que, c’est... Mais c’est peut-être parce que c’est dû à... À son époque... C’est-à-dire avoir commencé par le muet, en noir et blanc

L.L. de Mars:  Tu as vu ses premiers muets ? Tu as vu « Champagne » ?

S. Lumineau:  «Champagne », non. Mais... C’est intéressant de voir sa, enfin, et après, quand il a fait le premier film parlant en Angleterre, et... C’est marrant c’est qu’au début c’est muet, et après la parole arrive — «Black mail», je crois — et... Et après il est passé... De l’Angleterre aux États-Unis, et il s’en est super bien sorti. Et pourtant, avec des productions commerciales, on va dire, et il s’en est très très bien sorti.

L.L. de Mars:  Et de la couleur, également.

S. Lumineau:  C’était extrêmement intelligent, de voir ça...

L.L. de Mars:  (rires) mais je crois que tu... Enfin il est très rare de rencontrer quelqu’un d’aussi extrêmement subtil, qui soit capable de satisfaire tous les publics possibles... C’est immense...

S. Lumineau:  Oui, ils sont supers rares. Mais après, je pense que le cas de Ozu est assez similaire. C’est-à-dire qu’en fait ce sont des réalisateurs qui qui ont... Qui ont commencé avec le début du cinéma, quasiment, enfin pas au tout début, mais en fait ils ont couvert 50 ans de cinéma, voir plus, finalement. Donc ils ont commencé par le muet, le noir et blanc, la couleur, le parlant, enfin... Du coup on a l’impression qu’ils ont une liberté incroyable parce qu’ils... Peut-être... Peut-être que c’est une notion de l’histoire aussi... Ils ont fabriqué leurs propres outils. Peut-être. Quasiment.