Périscopages 2006 - Jochen Gerner etc. | ||
entretien Sébastien Lumineau / L.L. de Mars | ||
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L.L. de Mars:
Tu veux dire que, que l’absence d’histoire de la bande dessinée
serait, conduirait fatalement à ce sentiment de bégaiement
interminable et d’inaptitude à constituer une maturité
?
S. Lumineau:
Quand... Quand les éditions Dupuis décident de passer —
enfin je ne sais pas si c’est les éditions Dupuis, ou si...
Je sais pas quel autre éditeur dans les années 60 —
de passer de 64 pages à 48 pages pour économiser et vendre
au même prix, les dessinateurs se sont très bien adaptés
au truc.
L.L. de Mars:
Tu m’étonnes!
S. Lumineau:
Même si pour certains c’était un peu plus difficile
de faire tenir une histoire sur 48 pages. Ils l’ont fait, quoi.
Alors que visiblement, dans d’autres champs artistiques, c’est
pas forcément produit de cette façon-là. Je ne sais
pas si...
L.L. de Mars:
tu veux dire que les décisions arbitraires des champs économiques
ont été mieux vécues par les dessinateurs de bandes
dessinées qu’elles ne l’ont été dans
d’autres formes d’art ?
S. Lumineau:
Ah, non ; je pense : moins bien... Ils se sont vraiment adaptés
à un support, quoi. Ils se sont adaptés... Une adaptation
forcée, mais, mais bon la contrainte s’est passée,
s’est passée tout à fait bien... Ça en vient,
et bien voilà, le produit standard en bandes dessinées existe
toujours, quoi...
L.L. de Mars:
Oui, mais cette docilité-là...
S. Lumineau:
... parce qu’elle faisait partie de la bande dessinée pour
enfants... La B.D. pour adultes, elle est venue bien bien après.
L.L. de Mars:
Elle naît vraiment en France dans les années 60, quand même.
S. Lumineau:
Mouais... Fin 60.
L.L. de Mars:
Elle... Elle s’émancipe très bien de ces règles-là...
Un moment... Et puis ça retombe...
S. Lumineau:
Ça retombe....
L.L. de Mars: ...
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