Périscopages 2006 - Jochen Gerner etc.
entretien Sébastien Lumineau / L.L. de Mars
entretien Lumineau/de Mars
Exposition Jochen Gerner à l'Orangerie du Thabor
S. Lumineau: ... Disons qu’il y a eu des... Bon, si... Si tu dis à quelqu’un « je suis cinéaste », il ne peut pas, il ne peut pas se dire que tu as fait... Que t’es en train de réaliser un truc... Un truc à la « X-Men », ou un... Je sais pas, un « Titanic » ... Enfin, je sais pas, des super grosses productions... Il peut très bien se dire « ah, ben c’est un petit film », alors qu’en bande dessinée, non, c’est pas le cas, quoi...

L.L. de Mars:  Tu veux dire qu’on associe forcément la bande dessinée à

S. Lumineau:  Et que même par l’action des... De ce milieu-là en règle générale... Il est largement hostile à... À une alternative, à une nouveauté. À mon avis. Non ?

L.L. de Mars:  Je sais pas trop...

S. Lumineau:  Je pense à... Moi je ressens vachement ça, quoi. Parce que tout ce qu’on, ce qu’on peut, ce qu’on peut détester... C’est là, c’est présent, quoi. Enfin, rien à faire... Les, les manifestations, enfin, le festival de Cannes par exemple, bon, il est ce qu’il est, mais n’empêche qu’il y a une production qui... On sait qu’il y a «la quinzaine des réalisateurs», «un nouveau regard», je crois, et puis il y a un troisième machin... Bon, il y a quand même une alternative à... à tout ça, et qui existe tout-à fait bien, quoi... Il y a des salles d’art et essai. Comme si, bin, finalement, la cohabitation, elle se passait plutôt, plutôt bien. En bande dessinée, on a l’impression que ça ne marche pas. On ne veut pas de... de, de nouveauté, quoi. C’est à dire que la nouvelle forme de bande dessinée qui arrive maintenant, c’est de la bande dessinée indépendante dans le sens où les dessinateurs se prennent en charge. Donc, du coup, elle s’impose vachement plus. Puisqu’elle n’est pas, elle est pas... Contrainte et forcée, elle ne dépend pas d’un gros éditeur derrière. Alors que dans les années 70, les expériences qu’il y a pu avoir... ont forcément échoué à un moment donné, soit parce que le dessinateur n’arrivait pas à se prendre en charge... tout à fait bien, quoi — «L’écho des savanes» visiblement, Mandryka, au niveau administratif, enfin... Au niveau directionnel... Était pas, était pas forcément ultra fameux, et peut-être qu’il ne fallait pas non plus de revue en kiosque, j’en sais rien, je sais pas du tout quel était... Quel était le problème du rachat de «L’écho des savanes», mais ça s’est produit, dont ça s’est forcément arrêté à un moment donné... «Charlie mensuel» aussi... Il n’y a que «Fluide glacial» qui est resté indépendant jusque... Jusque dans les années 90 on va dire... Et en produisant une bande dessinée d’humour... À la fois, à la fois qui a proposé des choses super intéressantes aussi... C’était pas uniquement... (rires) c’est très confus!

L.L. de Mars:  Allez, dernière bande !