Entrelaps (2) — Station Mir — 12 juillet 2003, Hérouville St Clair |
Peu importe ce qu'on fait vraiment,
il n'y a que l'impression de ritournelle qui compte*, celle d'un nom,
d'une œuvre, et sa nature véritable n'intéresse personne
— elle est, quoiqu'on fasse, invisible; mais comme je travaille
tout le temps, soyons prudent... ma simple activité, la fréquence
à laquelle je m'y donne, pourrait un jour m'apporter des interlocuteurs
dont je ne veux pour rien au monde. *Par exemple, j'ai récemment confié à Phil de Jonckheere, qui les a mis dans son Desordre, des courtes sentences qui singent le «Je me souviens» de Perec, texte que Phil aime tant et moi si peu (très peu Perec, et pas du tout ce texte-là). J'y exprime assez clairement mon dégoût de l'enfance, de la mienne surtout, et de la nostalgie. Hé bien peu importe ce qui est écrit; seule compte la triomphale et imbécile certitude d'avoir cru reconnaître un bout de l'air pour commencer à causer de la chanson toute entière ; ça n'a pas manqué : les quatre ou cinq personnes de la liste de diffusion e-criture ayant lu ce travail y parlent de la déférence de l'auteur à l'égard du modèle Pérecien, de la nostalgie complaisante du texte etc. La plume fait le huron, contrairement à ce qu'on dit. De toute façon, il était plus que temps que je quitte ces parages douteux: alors qu'un casse-couille de type surabondant sans talent bourrait la boîte aux lettres de tous les abonnés à e-criture de ses coliques typomanes, je suggérai une modération de la liste; on me fit comprendre qu'on s'en tirerait bien sans fascisme. Une liste littéraire où fasciste veut dire père fouettard, Nazi Rapetou et Jean Moulin Mickey Mouse n'est résolument pas un endroit pour moi... |