L.L. De MARS & Julien DEMARC
La religieuse désarmée


Ce poème fut écrit en 1993, dans sa première version, par L.L. De Mars. Composé en grande partie sur une souche Cut-up, à partir du dictionnaire philosophique de Voltaire et, entre autres cochonneries, du voyageur imprudent de Barjavel.
Il le confia à son ami Julien Demarc en 1995 afin que, le revisitant, il lui offre un nouvel élan pour une publication dans la Parole Vaine N°7. Ainsi, "La religieuse" est-elle devenue "La religieuse désarmée", et fut signée Paul Darras.

Une présentation par Julien Demarc de ce texte curieux et des motivations qui furent les siennes pour accepter ce travail à quatre mains est disponible ici 
De nombreux travaux disponibles sur ce site sont liés, de près ou de loin, au cut-up, à cette page  


 

La religieuse,
les ventres entre ces innombrablement pareilles forêts,
l'homme néfaste à la condition de ses pères,
les oiseaux, inutiles végétaux, ou nuisibles,                                                                      insectes...
la chaîne des poissons, batraciens et insectes immangeables,
arachnides, vermines, mollusques, protozoaires,
coelentérés, échinodermes,                                                                                             À...
désarmée par le bruit de fond,
agenouillée par la multitude,
la religieuse ne comprends plus l'appétit de la Création;
(pas plus qu'elle ne comprit celui des siens).
 

Le peuple des ouvriers devenus porcs herbivores,
le nombre des ouvriers,
dans le souterrain, parmi les argiopes,                                                                            prières...
les clapets des terriers des mygales,
avait renoncé à se servir
-de prodigieux
-outils
-d'excavation,
-de machines,
qui auraient pu venir retourner les caveaux
et révéler les ouvriers morts aux ouvriers vivants.
Exécutés (sans outil aucun) par la multitude; dans son appétit.

OcéANS COMBLéS AVEC DES POIGNéES, MONTAGNES GRATTéES,
la religieuse retrouve, dans l'xercice du jeûne, tout Son Appétit.
 

Elle observe (naïve & rebelle  àson ordre),
tendrement,
les membres antérieurs qui veillent au renouvellement souterrain
-mains devenues des spatules de corne noire.
Il lui convient d'observer, d'autre part,  contemplation
une prodigieuse quantité de patience
dans ce MONDE,
occupé.
 

La religieuse (à l'ensemble du monde) la Loi.

N'ayant rien édicté (dans l'ensemble des lois),
c'est de la moindre mention des anges,
à plus forte raison de leur culte,
qu'elle s'occupe.
Pas dans les histoires (où beaucoup de ces anges ont parlé),  perplexe...
mais à ses talons : anges flottants corporels
(quelquefois ils cachaient leurs ailes sous leurs vêtemnts)
qui lui soufflèrent tout le Récit: les habitants, la pédérastie,
le secret du viol des anges, les dix mille soleils sur la ville,
les dix degrés du péché, les dix ordres, les dix justes,
les dix, les anges.

La religieuse ne viole aucun de Ses Secrets;
scellée. Sa. Religieuse.
 

Pour les voyages,
les vents,                                                                                                       Steppes...
pas un moyen, plutôt des cartes comme
leurs ailes.

Elle donnera Son Image
aux anges.

Cette image (courut des nations), cette image
empruntée et gauche. Sienne.
L'amérique (   )L'Australie.
Les steppes d'origine.

Écrire l'Europe, l'effroyable mot du temple,
le mot des pastoureaux.                                                                                  1000/mil
L'an d'oraison,          Crispés, otages du cerne,
la frontière dans la bouche.

Les anges (on n'écrit plus dans le Temple)
lui disaient-ils: Notre corps,
C'eût été la seule chose qui eût manqué au peuple de Dieu
pour être le plus abominable peuple de laterre.

DANS L'AIR
           DANS LE VIDE
                        DANS LES PLANÈTES
La religieuse écoute:
Dieu n'a pas voulu que nous en fussions,
de l'amour de passer de gens qui se baisent                                                        EuropeS...
à des gens qui se turent
(nous en avons trouvé en Amérique
qui prient pour le salut de la mort elle-même
sous l'espèce -oh Sela- d'un Christ en papier
qu'on brûle pour mendier le pardon).
Mais les cyclopes se nourrissaient parfois d
Juvénal: consultez la somme, Somme Égyptiens peuple sage pour ses lois, qui
adorait des crocodiles et des oignons, mangèrent leurs ennemis tombés, leurs
mains : commis sous ses yeux, Misraïm, à peu de distance de Tintire, la chair,
de leur compatriote.
                                            e cyclopes.
Tout plutôt qu'un homme ne pouvant pas être Dieu.                                            AfriqueS...

Secondés par la confiance, les anges
lui donnèrent
à comprendre (de l'amour).

La religieuse (vingt siècles la font suffoquer)
                                                                                                                           AsieS...

La religieuse voit ENFIN
Les Hébreux (Ibrîm), ce peuple même dont Dieu daignait
                                               ENFIN / abaissait l'horreur...

Ils empruntèrent les noms
Babylonie, Michel (Mikhaél), Gabriel (Gabriél);
Tobie (Tobit)
eks eksétèr

Religieuse (?) convoquée!
Pour tout ce qui était écrit
Sa propre mort grandissait sans cesse
acquérait pour la chute de nouvelles formes
les langues seules (un jour) bâtie sur vingt et un
siècles des désordres et des cendres du bûcher et des malentendus
ayant honoré le poids de Sa Colère mais pas honoré le poids de Sa Clémence
installa sur le trône un (le) miraculé
le premier homme
le plus malade des hommes
fut l'Élu
parce que rien comme le plus malade des hommes ne pouvait
tenir la place de la maladie en siège et c'est maladivement
que fut tenue en laisse la maladie d'un concours de TOUS
pour tous Ses sujets commença la réunion d'une sorte d'organisme
LA BOUCHE qui portait dans le nom la langue
et dans la langue, le nom.
C'est-à dire : il commanda au ROI des rois des rois
lui-même, Tsévaot, et l'(absorba).

T

Dès cet instant, les hommes qui le composaient
perdirent leur félicité.
Tout les ployait eux-mêmes,
ils devinrent la cité qu'ils commandaient à Dieu;
pour le bien de tous les hommes
et plus jamais pour le bien de chaque homme.

Veux-tu m'écouter, religieuse?
Désarmée, ta contrainte s'est perdue
comme ton monde volait en éclats
(/rien n'est plus contraire à leur trinité/ une seule essence/ seconde
pour qu'aucun homme ne se trompe/ rien n'est plus imperméable à leur
trinité/ troisième procédant des deux autres et les surplombant)
La doctrine inintelligible dans aucun endroit de l'Écriture
on ne peut produire aucun passage qui entraîne la confusion
sans s'écarter de l'esprit du texte en fabriquant
de faux cadavres
(conformes aux notions immuables)

Il y a plusieurs personnes distinctes
pour entraîner la distinction mais pas pour semer le fléau,
ce n'est pas l'éternel qui y est dieu,
il faut y joindre la substance solitaire, l'erreur, ouvertement,
le polythéisme;
mais personne n'a jamais été dans l'écriture.

manifestement dans l'église de J.C.,
il faut l'y joindre, non, il faut dans L'ÉGLISE l'y joindre,
mon Dieu trois substances des accidents de l'essence,
même
sans
distinction,
second fait dieux posés d'accidents
métamorphoses des accidents en PERSONNE
& moi, perdu dans les mailles trinitaires qui...
Écoute, il est
écoute (shema), Il est, UN et je suis seul.

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La Religieuse,
d'une trève plaisante,
d'un pli dans la terre,
observe.

Bouche amère,
elle guette la rencontre d'un poisson
et d'un insecte,
happé.

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Les armées de Yahvé s'ennuient à mourir,
jouent aux dés,
dans la demeure de Celui qui tend la joue.