Moteurs
ou
Les Augures


Stéphane Batsal & L.L. De Mars


II

 



u-dessus d’une paire d’invraisemblables pompes italiennes, chapeautées par les plis cassés d’un revers américain, couraient deux s en miroir, aiguisés comme des proues, qui filaient à la ceinture, de laquelle coulaient des plis de rideaux mous ; les pans longs et lourds d’une veste qui, choisie trois tailles au-dessus de la sienne, coupait les cuisses juste au-dessus du genou, faisait — à un cou de jeune fille étranglé dans une chemise que la méthode et la coquetterie froissaient — une barrière d’épaules carénées, une silhouette de Mephisto. Noyés dans l’ombre portée d’un panama hors d’âge, le regard de Lawrence, toujours assuré, limpide, toujours certain d’être posé sur un monde connu, donnait à ce qui sur quiconque autre que lui aurait senti le carnaval, une homogénéité miraculeuse ; on pouvait dire qu’il n’était qu’habillé, le mieux possible, chiquement, sans spectacle.

Lawrence, oui je pouvais bien le pister lui courir après une semaine, deux, et plus il m’était nécessaire de le voir mieux il se rendait invisible, injoignable, à se demander s’il ne plongeait pas comme un lapin dans un de ses propres chapeaux déclassés dès que j’avais besoin ou envie de sa conversation ; c’est seulement lorsqu’on leur posait la question que ses plus proches amis se voyaient forcés d’admettre, avec l’étrange impression de l’avoir quitté à l’instant, qu’ils n’avaient pas le moindre renseignement sur son emploi du temps ou ses activités, ni quand ils l’avaient vu pour la dernière fois ; s’il avait pu imaginer le mal que j’avais, moi, dans une si petite ville, petit trou à tout perdre et surtout son intimité, à planquer mes miches pour laver le souvenir d’une cuite dégradante, même à trouver simplement un peu la paix…

Rien de plus redoutable qu’un goulet de province pour vous enseigner la mesure — surtout ne pas se laisser traîner derrière soi—, pour vous rentrer dans le crâne l’irréparabilité de toutes vos actions. On y boit plus que de raison, bien sûr, alors c’est pire encore car cette lutte contre l’ennui vous conduit tôt ou tard à brailler l’inavouable ou en fabriquer du neuf ; quel alcoolo n’a pas fini sa nuit avec une bite qui traîne dans le cul ou dans la bouche ? Et quand bien même on se sucre sur l’alcool, qu’on se civilise, qu’on se fait discret comme une muqueuse, ça ne modifie en rien l’appétit de tout par tous dans un paysage sans relief.

Le type le plus insignifiant gardait dans la suite éteinte des jours au moins assez d’éclat pour que toutes les langues participent au brodage de son tissu biographique ; ça clapotait mouillé tout autour, pas moyen d’y échapper, c’était même pas la mauvaise intention le calcul ou la méchanceté le moteur de ces mandibules, cette gourmandise, c’était toujours l’ennui, terrible ; et quand vous étiez bien emmailloté, englué dans les fils du bavardage courant, alors on pouvait commencer à vous pondre dans la tête : rester vivant dans de telles conditions, c’était surtout servir de garde-manger aux fantasmes ininterrompus.

Il y avait bien longtemps que je ne me débattais plus, trop heureux de pouvoir encore respirer un peu, d’avoir su garder l’estime de quelques proches contre l’envahissement progressif de ma vie par des fantômes de moi contre lesquels je me heurtais chaque jour, dans le cœur desquels on allait volontiers puiser une vérité dont personne ne voulait entendre l’écho chez moi-même… Ils dressaient peu à peu un mur infranchissable pour quiconque aurait souhaité me rencontrer vraiment, et le contentement que ces brouillons chétifs apportaient aux amateurs de transparence et de rentabilité avait depuis longtemps effacé tous les chemins conduisant à ce qui avait certainement été moi un jour mais qui, à force d’inutilisation, s’était cru moins résistant et moins vrai que ses reflets illégitimes…

Mais on avait déjà déplacé quelques pièces, peut-être même corrigé les règles, quand personne ne vous avait prévenu que la partie était entamée… Alors, c’était peut-être de ma faute : avoir à ce point fini par raser les murs pour me fondre à leur couleur, forcément, ça aiguisait un peu l’appétit ; rien de tel pour piquer dans un nerf la torpeur d’une rumeur.

C’était toujours troublant de croiser quelqu’un pour la première fois qui vous regardait d’un bloc sur pied avec l’air d’en savoir plus long sur vous que vous-même… Et personne ne peut se débattre là-dedans, la raison la plus dure s’écrase et meurt dans le molleton d’un panorama complètement irrationnel ; démentis, silences, atermoiements, tout n’est qu’aveu à ce moment-là, il vaut mieux faire le chien et aller pisser en traviolant un peu plus loin.

Avant que ne soit clairement établie ma déchéance — amorcée par ma fuite de la vie publique — j’avais pendant quelques années tiré un bien curieux bénéfice de cette gélification : on venait mirer en moi un peu de l’aventure dont chacun veut pour sa vie passée sans danger pour sa vie présente.

On passait me voir à l’atelier où je couvrais quelques toiles par jour pour réveiller le temps largué, et, surtout, ranimer l’éclat et la dorure d’une jeunesse qu’on avait laissée loin, le meilleur moyen pour y parvenir étant de m’interdire l’âge adulte à jamais ; et, terriblement, s’amenuisait dans ces visites aux odeurs assez dégoûtantes de spiritisme, la seule richesse qu’on pouvait bien trouver à ma vie merdouillarde : le temps qu’elle me laissait.

On venait cueillir dans mon appartement des fleurs dont pour rien au monde on n’aurait décoré son salon, et dont le parfum entêtant donne en fait des maux de crâne… Mais voilà, il est bon, semble-t-il, de se dire qu’on en apprécie l’espèce par-dessus tout, qu’elle est rare et ne s’offre qu’aux nez, aux vrais nez… En d’autres termes, on venait régulièrement vérifier la pérennité d’une vieille rengaine, celle qui avait inscrit un jour mon visiteur au rang d’homme d’exception, dont la malchance ou la nécessité avait écarté l’avenir artistique et intellectuel… Que ce dernier n’ait fait qu’un an d’efforts — le plus souvent assistés lourdement — pour toute une vie à venir, lui suffisait amplement pour peu qu’ils soient ravivés par le souvenir auprès de moi ; j’étais le gardien du trésor le plus poussiéreux et le plus fauché du monde. La même pièce frappée au centième, et chacun venait croire chez moi admirer l’original.

Je ne sais plus comment c’était arrivé exactement, comment j’avais laissé pourrir les choses, mais bon, c’est ainsi que ça se passait : moi dont personne n’aurait envié la vie miteuse et surtout pas l’encombrement des idées, moi dont parfois la compagnie semblait si inavouable en ville qu’on riait de tout ce que je pouvais dire en société pour en atténuer l’effet tout en préservant cette étrange complicité de ceux à qui on ne la fait pas, et bien on me visitait pour me faire savoir qu’il y avait eu un moment, un lieu pour le prestige, un truc en commun inouï, comme une sorte de contrat, enfin, que je n’aurais pas été dupe, moi, que je la connaissais la vraie valeur de leur vie, et c’était la vie et elle seule, pourtant, qui les conduisait à se tortiller comme ça pour se glisser dans son cours, à salir leurs ambitions, à se ruiner la santé et le bavardage avec des crétins, Dieu que j’avais de la chance, me rappelait-on, d’échapper à tout ça…

Rien, pourtant, ne venait leur rappeler que c’était par là où j’y échappais que venait s’aboucher leur lâcheté, qu’ils s’abandonnaient au point de devoir me rendre visite, alors que la vie quotidienne dont ils se navraient, curieusement, ne m’invitait jamais à leur table…. On venait chez moi faire son devoir de conversation, assuré de la discrétion d’une visite au bordel, avant de se replonger le plus vite possible dans le bain des jours sans peine, l’esprit repeint, sûr qu’on était bien au-dessus de cette mare où pourtant on avait choisi de clapoter ; et — dans le même mouvement — bien certain aussi que tout ce qui s’y opposait était vain, que toutes ces histoires coûteuses et sans rendement, au fond, ces livres opaques et ces tableaux guères déchiffrables et pas bien beaux, c’était des fariboles de jeunesse dont il fallait effectivement se débarrasser. On en avait fait, en vérité, ce qu’il fallait en faire ; deux ou trois bons souvenirs.

On revenait pourtant assez souvent me secouer un peu le tapis, me réévoquer les pendeloques de vieilles splendeurs étudiantes, la beauté de vieux engagements artistiques, de mortes témérités éternelles, sans que jamais n’ait semblée choquante la violence faite au sens de ces actions ternies — pour peu qu’elles en aient eu un jour — par les déterminations libérales qui étaient désormais à l’ordre du jour. Untel m’évoquait tout ce qui, à l’université, brimait son enthousiasme, réduisait tyranniquement — il disait : " la tyrannie des veaux ! "— sa générosité culturelle… il vous aurait secoué tout ça, mais les autres, hein, les autres … Lui qui aurait tant voulu faire de meilleurs devoirs (toujours sous-notés parce qu’il allait trop loin, c’était pas au programme), ou de meilleurs exposés (toujours sous-évalués parce qu’ils étaient trop vifs, allaient trop vite en besogne pour le niveau). Lâchement, j’acquiesçais au faux gâchis ; un autre me parlait de ces peintres que lui seul avait su voir, bien qu’ils fussent de tous les catalogues (tour de force étrangement plus difficile à ses yeux que de trouver les marges dans les marges…), ceci pendant que planait encore dans l’appartement l’odeur fraîche et écœurante de la résine acrylique, des liants élastomères, qui n’avait secoué à aucun moment sa curiosité d’esthète.

Et puis un jour c’est parti, c’était devenu trop difficile de maintenir en vie des souvenirs de plus en plus moribonds. J’avais désormais retrouvé tout mon temps, et maintenant que je ne l’occupais plus à tendre des crachoirs, tous en concluaient que je le brûlais à rien foutre.

Lawrence, je l’ai dit, savait se rendre invisible ; et ce salopard savait aussi bien se rendre insaisissable; il distillait avec contrôle juste ce qu’il fallait d’informations sur son compte, judicieusement choisies vraies et fausses, rebondissait en calculant avec science sur les échos de la trente-sixième main si fidèle, juste ce qu’il faut d’extravagance et de mystère à deux balles pour que la bête soit nourrie et ronronne en lui foutant une paix royale.

Quand je l’ai rencontré, que j’avais même failli lui rentrer dedans sans le voir, roulaient encore les frétillements des noms qui filaient au cour rêvé de ma Liseuse, des apostrophes pleines et charnues, boucles au duvet léger de ses deux oreilles moulées au doule de Dulcinea, doule à mordiller, élastique, doux cinéma, le claquement de langue contre ses dents, qu’elle avait puissantes et carrées, écartées par le suçotement infini des pailles des limonades, trois touches du piano Lo-li-ta — bien sûr —, mais aussi ce triangle trapu courant du lo du lolo droit au li reflet de la chute ouverte du il de nombril et ta-ta-ta-tata grimpant au sein gauche — elle moulait tout ça, comme elles faisaient toutes ces temps des premiers rafraîchissements, dans des pulls noirs et étroits qui claironnent par l’amorce creusée dans ce triangle de laine fine entre deux seins comprimés la proximité d’une petite vulve bombée dont elle est l’écho civilisé, Ada deux syllabes tendues sous le menton, rejoignant les clavicules, cordes agitées sous la peau dès qu’elle se tournait vers les rayonnages de livres, ouverte comme un question publique Esmeralda, et close dans l’affirmation que oui, mon pauvre cœur d’oiseau niais pétri chaque jour dans la confusion des bonnes et mauvaises lectures et — surtout — des bonnes et mauvaises façons de lire, mon cœur avait trouvé une fois encore une page assez blanche, un autre cœur assez inconnu pour y tracer les bafouillements des noms, un nouveau manifeste amoureux, dixième descendant d’une lignée annuelle d’enthousiasmes, chacun rendant ses battements plus douloureux à mesure que s’égrenaient les échecs…

Je laissai une fois encore m’envahir le bourdon léger de sa respiration, Emma, me plongeant de quelques paliers encore dans le seul sentiment profond que je me connaisse, ma douleur — mon orchestre — le seul en fait qui me soit assez familier, qui ne m’effraie pas ; poussée devant moi l’insondable torture de chacun de mes jours, dont je ne connaîtrai pas encore avec certitude l’étendue quand j’aurai déjà été cent fois déçu par l’inconsistance et l’étroitesse de mon bonheur…

J’en ai tellement peinturluré d’Elvira studieuse, Edwarda en guenilles, de Natacha, Rebecca, Lolita, Lolita ces inconnues mieux choisies pour épuiser toutes les facettes d’un désir que de vraies femmes rendraient trop pénétrable et vrai, que je ne verrai bientôt plus rien que des films transparents où sont peintes des silhouettes, archivés comme une bibliothèque, et vivra la branlette à jamais, le repos éternel après la soif étanchée.

" Pauvre couillon " c’est avec exactitude ce que j’aurais entendu si j’avais simplement évoqué la musique qui m’enveloppait tout au long du chemin, " Pauvre couillon " Lawrence impeccablement, et pour rien au monde alors que j’étais dans la pâte organique des élans amoureux, je ne t’aurais parlé de ma Liseuse cher vieil ami, pour n’être pas couillon encore un peu plus loin, car il me faut à moi comme à tous un boudoir bien isolé pour rouler dans la couillonnade ; il n’était pas question de te parler de mon rendez-vous, non, pour rien au monde je n’aurais voulu soumettre à ton jugement acide cette jeune fille miraculeusement passée à travers les mailles du jugement ordinaire à mon propos, moins encore te laisser écorner ma fébrilité, mon impatience, déjà mon amour!, j’allais l’aimer, ça brillait d’une évidence éternelle, oui oui sans aucun doute puisque je les aimais toutes, à chaque fois.

Deux fils d’acier me tirèrent brusquement par mes semelles fumantes de ce face-à-face avec Lawrence pour me traîner d’un jet à travers la moitié de la ville que je venais de traverser ; et j’espérais bien puiser dans ce brusque mouvement de mémoire — qui nous fait recomposer un ensembles d’actes maillés par le hasard, le désœuvrement ou la fuite, comme une chaîne organisée — de quoi bredouiller une anecdote qui puisse voiler cette rougeur montante (je la sentais distinctement et c’était l’enveloppe même de ma Liseuse qui se glissait sous ma peau comme une membrane nouvelle) et qui tienne le crachoir à mon terrible ami.

Tiré ainsi en arrière dans ce film syncopé qui faisait avaler la fumée aux pots d’échappements et passer les feux tricolores de l’orange au vert, je fus arrêté net par l’échelle, devant la librairie.

Il fallait juste cet écart de vitrine, ce petit pas de côté qui m’avait, bien que je fusse passé sous cette échelle, éloigné de l’aquarium si souvent observé dans lequel barbotait les autres jours de la semaine ma Liseuse désirée, pour trouver l’arbre susceptible de cacher la forêt. Ce que j’avais vraiment vu ou pas à ce moment-là se teintait des fumées des proverbes, scène si souvent vécue que les faibles variations la faisant trembler la confinent à l’abstraction, ou encore scène si souvent évoquée sans être vue, parce que son origine est déjà celle de l’usage — ici la superstition — et des discours généraux, que dans le ressassement des conclusions qu’elle nous propose (qui se proposent à nous avec ou sans elle), elle dessine déjà les circonstances propres à les accueillir de façon exacte, définitive.

C’étaient deux pieds gras roulant sur eux-mêmes comme des ballons remplis d’eau, deux guibolles cariées de varices dandinant devant l’échelle posée contre le mur, c’étaient, quels que fussent l’âge, le sexe ou la condition des promeneurs, les hésitations, les questions que nous pose l’éternelle anxiété des heures devant le cours assassin des épidémies comme devant la rubéole du petit, et la fatale réponse : la préférence pour l’enchaînement divinatoire sur l’acceptation d’une distribution hasardeuse des coups portés par la souffrance ; ici, il est si difficile de mieux puiser à sa mémoire le pas d’une femme qui affirme en silence qu’elle ne craint rien — renforçant, par l’allant exagérément assuré qu’elle y met la permanence et la puissance de la sotte terreur — que se laisser envahir par les anciennes discussions soutenues sur les règles et les prodiges nés de l’horreur du fatum… Rien n’est plus improbable pour moi que de savoir qui nous gouverne, de notre souvenir ou de notre imagination.

Impossible en tout cas, de savoir si cette femme basse équilibrée par des sacs de supermarché s’écartant de l’échelle était le produit théorique de mon horreur des mancies et des mystifications, ou le compte-rendu exact de mon observation du jour, celle, si courante, qui conduit à remarquer que si la superstition entraîne le doute, elle n’écarte pas pour autant l’obéissance à ses règles. Rien de tout ça n’était vrai, sans doute…

Mais au moment où je racontais à Lawrence avec de nombreux détails les piétinements de cette femme et de tous ceux qui suivirent devant l’échelle, je ne pouvais m’empêcher de penser que la distance dans laquelle je tenais tout élément de vie réelle chez les femmes que je rencontrais ou cherchais à rencontrer, n’avait rien à envier à cet occultisme qui consiste à tenir la raison dans la même méfiance que l’ensemble des superstitions qu’elle ruine. Nous semblons toujours préférer écarter du champ de nos dispositions ce dont nos choix sont vraiment féconds et définitivement, préférant le faux génie des images et des fatalités indicibles ; ainsi, l’amateur de fariboles ne s’étonnera pas de la médiocre qualité des récits de ceux qui y souscrivent, de la quasi nullité de la caricature théorique qui les soutient, là où il cherchera dans le plus flou des horizons un point susceptible d’obscurcir le discours de la raison ; il voudra surtout ignorer que les récits de la raison contredisant ses amours affligeants sont non seulement légion, mais aussi producteurs de toutes les merveilles d’un siècle qui est le sien mais qui le terrorise.

Je décrivais à Lawrence jusqu’aux boucles d’oreilles de cette femme dans l’espoir que, gonflée de mon insistance et des éclats de mon rire forcé, cette anecdote masquât la seule chose dont j’avais envie de parler, rendît imperceptible la vraie source de ma nervosité, l’adorable Liseuse qui avait conduit mes pas jusqu’ici, dont j’avais obtenu grâce à lui un rendez-vous, dont j’ignorais à peu près tout et que, au grand jamais — et sans doute une fois encore, craintivement, pour ne risquer de rien briser — je n’aurais sortie de cette ombre cotonneuse où la maintenait mon désir.

Ce qui se déplaçait, enfin c’est ce qui me semblait, ce n’étaient pas les pupilles de Lawrence, mais la lumière glissante à la surface de ses yeux, comme si du jour au jour l’éclat lui en était donné par une perspicacité éternelle obéissant au soleil comme j’obéissais au mensonge pour ne pas lui évoquer la seule chose au monde dont, vraiment, j’avais envie de lui parler.

 

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