La galerie Rapinel s'inscrit dans un circuit de trois lieux d'expo qui, parmi la floraison de galeries de tout poil qui tiquètent le petit village de Bazouges-La-Pérouse*, y représentent plus précisément ce qu'on appelle, toujours, l'art contemporain, faute de mieux. Ce circuit rassemblant sous une même direction la galerie Thébaut (arts du feu), le Centre de création (généralement habité par des expositions collectives, thématiques, ou de grandes monographies) et la galerie Rapinel (expos personnelles au rez-de-chaussée et collections de petits formats à l'étage) est désigné sous le nom du «Village, site d'expérimentation artistique». Ce Village-là travaillant main dans la main avec la plupart des horlogeries culturelles nationales et locales, nos visiteurs pourraient trouver curieux qu'y figure un jour une exposition d'un type ayant initié et animé un colloque intitulé «Un artiste peut-il travailler avec l'institution? Non.» Serait-il devenu soucieux de sa carrière? Non. Pour rien au monde il ne troquerait son magnifique ratage peaufiné dans les moindres détails et son minuscule biotope d'amis chers contre une réussite banale et des interlocuteurs de mauvaise qualité. Deviendrait-il mou et consensuel? Il suggère à ceux qui se l'imaginent d'aller se faire enculer chez les journalistes. Ferait-il désormais des oeuvres inoffensives et ludiques, actuelles et hypoconceptualisantes, high tech mais un poil trash avec des vrais bouts de grandes causes dedans? Y sait pas, y croit pas, mais une chose est sûre, y fait vraiment rien pour ça et si c'est le cas, y vous demandera gentiment d'appuyer sur la détente et de le balancer à la mer. Alors quoi? * Il a déjà été question de la création de ce village d'artistes dans nos pages, lors de l'entretien avec l'un de ses fondateurs, Loulou Picasso.

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