« [...] Dans la logique pédophile,
l’enfant constitue le démenti opposé à la
division du sujet : le "sujet-enfant" incarne le mythe d’une
complétude naturelle dans laquelle désir et jouissance
ne sont pas séparés. C’est pourquoi chaque pédophile
est constamment confronté au drame de voir l’enfant qu’il
aime se transformer et quitter cet état dont il se fait, lui,
le dépositaire. C’est pourquoi aussi, malgré leur
attrait et souvent leur talent exceptionnel pour la pédagogie,
je crois, avec François Regnault que l’on peut définir
le pédophile comme "l’envers du pédagogue"
(cfr. L’Infini n° 59, p. 125). Car le véritable pédagogue
- en existe-t-il encore ? - est celui qui fonde sa pratique sur la supposition
que le désir le plus fondamental de l’enfant, est le désir
de devenir grand. [...] »
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