La femme qui a pris la parole avant le maire (je sais plus pourquoi mais elle devait certainement avoir une bonne raison) a tenu a me remercier publiquement parce qu'elle avait pu lire dans mon expo une phrase qui, selon ses propres termes, lui avait fait chaud au coeur. Cette phrase, c'était : «Aimer le public, c'est s'en faire comprendre». J'étais si peu sûr d'avoir vraiment entendu ça que j'en suis resté à demi flan, et que les vagues correctifs ironiques que j'aurais pu faire sont venus former un petit tas de gelée derrière mes dents; j'étais médusé... Elle... Elle a vraiment compris ça? * * Je suppose que la mauvaise habitude prise dans les musées de traverser les salles en courant en lisant les cartels et en vérifiant juste brièvement qu'il y a bien une image au-dessus de chaque titre est seule responsable de cet invraisembable malentendu. Du coup, s'intéresser si peu aux oeuvres d'art et être aussi exigeant sur leur devenir social, voilà qui est le plus puissant des paradoxes révélé par ce quiproquo...

l.l. de mars, lldemars, exposition, bazouges-la-perouse, galerie rapinel, art, contemporain, dessin, graphisme, installation, projet, esquisse, politique