L.L.
De Mars : Me & The Fish,
histoire d'une partition (III) |
Vous
pouvez consulter le texte intégral du poème ICI,
sur une page Web libre, afin de pouvoir y revenir tout au long de cette
description. Cette icône
vous permettra, à chaque page, d'entendre la musique correspondant
aux extraits de partitions présentés. |
e passage est une bonne illustration de la curieuse méthode de
travail qu'il fallut inventer pour nous entendre et parvenir, ce qui n'était
pas une mince affaire, à un résultat satisfaisant : en effet,
je n'avais pas la moindre idée des limites du répertoire
vocal, et j'avais souvent imaginé des solutions qui n'étaient
tout bonnement pas chantables. En regard de ça, les deux chanteuses
m'apportèrent, sur leur instrument, de précieuses informations
susceptibles d'enrichir les jeux d'échanges entre leur deux registres.
Voici comment ça se passait en général : le texte sous les yeux, je chantonnais d'abord un brouillon de ce que je désirais, et à l'aide de schémas très figuratifs, je tentais de donner une illustration du voyage du son graphiquement. Il est facile d'imaginer une grammaire basique de ce genre, et on comprend très vite sur le schéma ci-dessus que les deux traits croisés représentaient un échange de voix, à la fois sur les phrases (qui sont ainsi superposées par les chanteuses) et sur les hauteurs. Le rythme est encore quelque chose qu'on peut renseigner oralement; mais ce système primaire rencontre très vite ses limites... Extrait N°3 |
a
première est qu'il est très difficile, quand on ne sait
pas chanter et qu'on ne sait pas noter, d'exiger précisément
un ton plutôt qu'un autre. Les tatonnements sont longs. La seconde,
corollaire de celle-ci, est la mémoire de tous ces tatonnements.
Très rapidement, les deux chanteuses décidèrent de
noter pas à pas l'avancée d'un travail de composition qui,
s'il était à peu près clairement en projet dans ma
tête, avait grand-peine à en sortir explicitement, et risquait
à tout moment d'être perdu. |