Le plus amusant dans tout ça, et qui passera sans doute à jamais inaperçu aux yeux de ces brontosaures, c'est qu'effectivement Rennes est habitée par des auteurs de bande dessinée d'une très grande qualité. Leur communauté, dans le meilleur des cas, est amicale. On s'en doute, jamais celte. Lors de l'inauguration de la farce B.D.Z.H., le maire de la ville a regretté qu'il n'y ait pas de festival de bandes dessinées à Rennes. Ces auteurs dont le talent est si fin qu'il n'a apparemment pas imprimé la trame grossière d'un esprit trop épais, organisent en fait depuis cinq ans ici un festival de bandes dessinées de très grande qualité dont, de temps en temps, je vous rend compte dans ces chroniques. Je ne dois pas être le seul à avoir remarqué son existence, même si on s'y marche un peu moins sur les pieds qu'au buffet des Champs Libres. Je n'ai pas le souvenir d'y avoir vu beaucoup des amoureux de la bande dessinée qui émaillent cette chronique, d'ailleurs. Puisqu'une partie des aides qui soutiennent ce festival est octroyée par la municipalité, j'en déduis qu'elle se fout à peu près complètement de ce qu'elle fait de son pognon quand il ne vient pas gonfler le budget crackers d'une de ses inutiles soirées d'autocélébration. Je ne vais pas m'en plaindre, cet inintérêt éternel du pouvoir pour tout ce qui est vivant est la garantie de visiter les meilleures expositions en excellente compagnie.

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