Si vous voulez voir d'autres architectures
de Gerhy que celle où je vous promène aujourd'hui, vous
trouverez un
maximum d'informations ici: Structurae est la base de données
la mieux foutue qui soit pour retrouver des informations ou des documents
sur ingénieurs, architectes, constructeurs, etc.
Vous verrez par exemple le Nouveau Zollhof à Düsseldorf,
un bel ensemble à la fois swing et rigoureux, ou le bordel sans
nom du Ray and Maria Stata Center (Cambridge, Massachusetts),
dont je ne suis pas capable de vous dire si c'est un monument de mauvais
goût, une plaisanterie incroyable qu'un esprit infantile aurait
décidé de pétrifier ou une oeuvre d'une provocante
modernité; dans l'ensemble, les oeuvres de Gerhy laissent perplexes,
et il me faudra pas mal d'années avant de décider ce que
j'en pense vraiment : la joie que provoquent de tels paris architecturaux
quand on est si souvent confronté au mortel pompiérisme
ou aux horreurs post-modernes n'est pas nécessairement une joie
saine, et si un pet à une table de casse-couilles peut briser
une conversation soporifique, il n'en constitue pas pour autant une
nouvelle plus passionnante.
Le musée de Billybao n'est pas non plus complètement épargné
par les fautes de goût; l'espèce de manchon prétentieux
et maniéré (ci-dessus) qui explose et s'élève
au cul du bâtiment, près du pont auquel ses nervures font
vaguement écho, est aussi pataud que scolaire; on dirait un vague
machin d'étudiant qui sait pas comment équilibrer sa maquette
et vous pose un module de plus ici, non, tiens, plutôt là,
à peine sûr de son coup; je ne peux pas m'empêcher
de penser aux navrantes petites pyramides latérales du Louvres
qui donneront toujours à cette place l'allure d'un projet urbain
de province en 3D pas chère.
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