La photo, là, faut pas la prendre. La suivante
non plus. Interdit, sinon zou, dehors. Au prix du billet, vous y réfléchirez
à deux fois.
La visite est rapide, incroyablement, et nous sommes tout étonnés
de nous rendre compte qu'à l'heure de bouffer (le seul truc vraiment
espagnol de ce musée, ce sont les horaires, le musée ouvre
à 10h du matin) nous avons déjà très largement
fait le tour attentif de la collection permanente et d'une des deux
expositions temporaires; si on veut pas se retrouvés lâchés
dans les rues de Billybao à treize heures, il va falloir vraiment
redoubler de nonchalance pour visiter l'expo Calder... On tourne autour
de l'entrée, on va tout de même pas bouffer tout de suite,
à 11h30, alors on va bouinasser un peu, choisir l'endroit idéal
pour les sandwiches, revenir trois fois voir les trucs au cas où
on aurait raté un pet de rouille sur le Serra, on peut se faire
peur avec les ponts transparents et jouer à Tarzan (sans courir
trop vite sinon le service d'ordre lâche les chiens et on est
traîné sur vingt mètres de carrelage et battus à
mort et tout ça est trop triste allez) entamer une partie de
cache-cache (discrètement parce que le service d'ordre a l'autorisation
de brûler les parties génitales des visiteurs à
l'électricité, on a signé une décharge)
et tester l'acoustique (timidement, parce que le service d'ordre aar).
Bon, on a bouffé, on a remâché chaque miette cinq
fois, on va voir les mobiles de Calder.
Alors comme y'a pas lerche de vent dans un musée, que y'a pas
beaucoup de visiteurs pour en faire en marchant, on se poste sous un
mobile, et on souffle. Et on se faire engueuler. Faut pas souffler,
sur les mobiles. Ah non, sinon y bougent, les mobiles. Pas toucher les
oeuvres. On touche pas, on souffle. Pas toucher même avec le souffle,
c'est de l'art, c'est cher, attention je vais chercher les câbles
et la batterie. |