Depuis le fond, le mur suivant (celui
qui s’étend à droite en entrant dans la salle, donc)
propose en premier lieu un de ces incroyables retables flamands dont
la description pour lui seul exigerait le triple de ces pages*(les quinzième
et seizième siècles virent se développer la foison
et la science inépuisable de ces merveilleux haut-reliefs ou
ces coffrages garnis de scènes en ronde-bosse historiés,
d’un chapitrage complexe et riche); après lui s’enchaînent
de beaux haut-reliefs arrachés hasardeusement à des Chemins
de croix ; d’un style Renaissant émaillé de citations
antiques, l’un d’eux, une des rares pièces lapidaires
de cette collection, fait saillir de puissantes figures nettement touchées
par l’Italie qui étirent leurs mouvements dans des rideaux
de plis serrés.
Enfin, du dernier pan de mur, le complet silence dans ma mémoire.
Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou le blâmer,
mais cet aperçu sculptural ne fut qu’une des surprises
de ce petit musée; le mur de gauche laissait au fond passer une
clarté plus vive, rouge : c’était le rouge des tissus
tendus au mur d’une autre salle dont on découvrait peu
à peu les promesses en s’approchant de l’estrade;
il m’a été très difficile de ne pas me laisser
happer par elles au moment où j’admirais le doux visage
incongrument solitaire de la géante, de ne pas lâcher à
ce moment-là une stupéfaction pour le projet d’une
autre.
Un superbe ouvrage publié par le Ministère Région
Bruxelles capitale — Monuments et sites, «Retables flamands
et brabançons dans les monuments belges» leur est consacré.
ISBN/ISSN: 90-403-0104-2 |