Je me souviens des lectures de poésie de
mon ami Richard Wilson dans un bar de Wicker Park, les dimanches
après-midi. Nous arrivions tous en ordre dispersés,
les têtes et les idées lourdes de la veille, pour la
plupart nous nous étions déjà croisés
au petit déjeuner à Leo's. Richard attendait que le
silence se fasse et puis, debout mais les fesses appuyées
sur la table de billard, tenant ses feuillets d'une main et l'autre
main gesticulant dans l'air. Il alternait ses lectures, lisant certains
de ses poèmes, mais aussi ceux des grands poètes américains,
de Walt Whitman à Allen Ginsberg, lisant Richard Frost il
était parfois au bord des larmes, lisant Kerouac, il était
en sueur.
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