insi, 
  au train où vont les choses, nous allons finir par trouver que tout est 
  de la merde si on s'attache à perpétuer la littérature 
  (principalement de fiction) comme de vulgaires utilisateurs de la langue. 
  Le CUT-UP n'est pas tant une alternative qui vaut mieux qu'une autre, qu'une 
  appréhension de la langue par la voie de ses marges et de ses zones interdites 
  consacrées. 
  Faut-il finir, le CUT-UP peut s'en charger, car il n'y a pas de limites dans 
  le découpage et la division; mais à quelle transformation se vouer 
  si l'on veut conserver des possibilités d'agencement et de lecture, que 
  l'écriture ne disparaisse dans la matière d'encre et de papier? 
  
          C'est dans l'ombre de la langue que, 
  comme une espèce de bouillie immonde, l'Immonde n'est pas déjà 
  fini qu'il perd alors toute similitude avec l'original: en effet, toute identification 
  est factice. 
          Ici la machine se retourne sur elle-même, 
  en devient monstrueuse. A peine est-elle en cours de réalisation, dans 
  la tenue d'une proximité indécente, que la machine organise la 
  disparition des messages, soutient leur viol (l'intrusion d'une consistance 
  étrangère). 
           Et finalement, elle se repère 
  à sa disparition, commme le trait d'union des choses dans lesquelles 
  elle s'atomise, saisie par son langagement. Voilà où en est la 
  contamination: à l'état de crise généralisée, 
  à la performance du danger. 
out 
  ce qui vient d'être dit, saisi par sa mise en présence, dans le 
  code de la simultanéité et proportionné à l'échange, 
  dénonce la compréhension de plain-pied, celle-là même 
  que le CUT-UP dénonce pour être le capital. 
  La simulation de l'imminence du danger (ou la nécessité pour un 
  homme de se situer dans l'espace) ou même la simulation d'une Universalité, 
  d'un Global, d'un Tout, vise à esquiver un certain état du Monde, 
  à l'énucléer de son vide présent (le hors-là-ngage), 
  le force à une logique socialisation. 
          La simulation est arbitraire; lorsqu'elle 
  apparaît, qu'elle tombe de la métaphore en s'annulant, et que d'un 
  cran se déplace l'arbitraire dans la machine, par jeu de permutation, 
  de fold-in, de CUT-UP..., l'homme devant la machine perd la consistance qui 
  l'attache par excès aux choses informées par le langage; il est 
  caviardé dans les choses, et perd de la simulation dans son extrait. 
  
  À distance de sa part d'individu, qui dans la simulation par le contrôle 
  est privé de l'hypothèse d'être libre (mais la question 
  de la liberté n'est peut-être qu'un faux débat qui sert 
  les armes de la simulation), qui tout seul (non pris en charge par un conditionnement 
  à l'échange dans un espace de simulation) devient con, tout est 
  aménagé de telle façon à lui épargner son 
  retour à l'état sauvage. 
          Cette extraction de la monade humaine 
  est la facturation du contrôle par le geste; elle est au plus fort mise 
  en danger dans la promotion, selon la mesure et l'équilibre. Lorsque, 
  installée comme une vue de l'esprit, elle se dessine telle une armure 
  virtuelle, dont l'effet est finalement purement exogène. 
  L'extraction de ce noyau, tout aussi virtuel, prend forme à valeur abstraite, 
  dans l'espace de la neutralité du piège de la machine. 
          Objectivation impossible, ainsi que 
  la peur l'illustre et révèle la machine; la peur d'un homme ne 
  lui appartient pas dans sa formulation (non plus que sa virtualité, dont 
  l'impression est d'être émise).  Le contrôle est dans 
  le langage le modèle de cette désintégration, la source 
  de l'illusion du noyau, du repère de la peur. 
          L'Homme-du-Monde, par le ON de la 
  honte, par sa culpabilité timide d'exister à la différence 
  de son Autre, délègue ses pouvoirs au contrôle, ignorant 
  volontairement son incubation par ce dernier. 
  Exemple, sa carte-mémoire appliquée: elle imprime la rétine 
  du corps par le biais fallacieux de l'instrument journalistique, elle est le 
  marchand de l'inflation évènementielle. 
          Cette apparence du contrôle 
  à travers la visibilité télégraphique de l'évènement, 
  de sa concrétion, n'est jamais que l'embolie manifeste de l'image-machine. 
  Cette distance est l'instrument de la terreur. 
          Ce ON  (espace affranchi de 
  l'individuation) est le symbole chimique de cette affreuse transparence, le 
  passif, la prédication obsessionnelle de la télévision 
  qui équivaut au moins à une intoxication au Soleil Vert . 
           À l'homme, dont ON est 
  la dérive  (ON rapelle ici l'origine d'un repère orthonormé, 
  à l'initiale de l'orthodoxie et de la nomenclature) est montré 
  le chemin "du dire de la Raison" , sous couvert du fait, qu'en aucun cas il 
  ne déçoive les efforts acharnés d'une civilisation de recherche, 
  dans les domaines les plus précis comme dans la psychanalyse, que sa 
  vie ne lui appartient pas, mais que cependant sa vie sur Terre est hypothéquée 
  par l'État dans lequel il naît. 
          Car le CUT-UP est pour l'heure une 
  pratique encore bien peu orthodoxe, c'est une fêlure de l'orthodoxie, 
  du montage et de l'imposture, dans la mesure, non plus d'une lisibilité 
  d'expression, mais d'une visibilité image par image du mouvement de la 
  manipulation. 
          Si jamais le ON de l'extase, de l'Homme 
  définitivement plein de sa réfringence, descend de l'hypnotique 
  de sa plénitude dérisoire, il outrepasse dans l'oubli et la négligence, 
  ce qui facilite son contrôle. Renversement de l'oubli par excès 
  à celui par défaut. 
  C'est ainsi que s'il  n'est pas à la hauteur de la société 
  qui l'entretient, il peut se voir démis de ses fonctions d'Homme-du-Monde. 
  Il se retrouve déplacé dans une sphère également 
  partie intégrée du Monde de la simulation (qui ne relève 
  donc plus directement du commandement de la simulation, puisque la simulation 
  gère l'oubli, la dissimulation), dans un espace que la simulation se 
  refuse à prendre en charge comme son rejeton. Bien qu'elle simule le 
  contraire aux Hommes-du-Monde, car il n'appartient pas à son éthique 
  de promouvoir ou d'encourager la fréquentation avec l'Immonde. 
  L        e CUT-UP n'est pas non plus, quoiqu'il 
  lui en coûte, une volonté d'y inciter, sans au préalable 
  avoir pulvérisé le ON de l'indétermination, d'avoir rendu 
  le langage aux marges de son essence dans l'Immonde. 
          En effet, la simulation, pour "feindre 
  d'avoir ce qu'elle n'a pas" doit dissimuler ce qu'elle a -ce qu'elle est-, ses 
  truquages, ses procédés, ses vices, ses objectifs, sa fragilité, 
  sa conscience, et à plus forte raison son inconscient. 
          Pour le confort de l'Homme-du-Monde 
  elle est en devoir de protéger ses systèmes, ainsi que pour se 
  mettre à l'abri de tout dérapage de fonctionnement -ou du moins 
  pour minimiser les effets de probables déviances- en les intégrant, 
  par exemple. 
u 
  côté du CUT-UP, il est sans doute insignifiant de parler de terrorisme 
  intellectuel. Puisque  dans sa pratique il rend compte de l'intellection 
  de la disparition du Monde dans le langage, au contraire de la machine qui légifère 
  l'insu et la dissimulation, entre autre, au moyen de sa socialisation emblématique 
  qu'est l'effort technologique; -même la technologie vient à la 
  rescousse de la dissimulation et du nettoyage général de la planète: 
  une armée de garçons sauvages de la voirie, chevauchent pour l'Homme-du-Monde 
  les "moto-crottes" du grand nettoyage entrepris par le contrôle- s'il 
  est question de terrorisme intellectuel, c'est dans le sens de sa génération 
  par le contrôle qu'il est décelable; particulièrement lorsqu'il 
  se décide d'un élan général de l'appauvrissement 
  de la pensée, qu'il lui retire ses possibilités de culpabilité, 
  qu'il tente par l'aberration de son institution la cure analytique de sa langue, 
  que sa faculté à oublier se loge dans l'abcès. 
          Cette pasteurisation du langage, 
  le plie à une industrialisation forcée, contre toute utilisation 
  du langage en pure perte, est certes une réponse qui maintient l'Immonde 
  dans le chantre de sa formulation. 
            L'appauvrissement est 
  le calcul de la pauvreté, dissimulé dans la générosité 
  et le partage qui règnent artificiellement dans la communauté, 
  normalisée par le monstre de l'Immonde. 
          La communauté de l'Immonde  
  ne  prend en charge la pauvreté qu'à titre de simulation 
  d'un effort qui en vaut un autre, d'une aubaine pour faire de nouveaux adeptes 
  de la consommation à crédit. 
          Sans doute est-ce de cette façon 
  que la pensée n'est pas moins filtrée. 
          Instruments de normalisation: violence, 
  drogue, sexe, écologie... abrutissement publicitaire, infections entretenues 
  contre la guérison de l'Immonde; négativement, il opère 
  sa standardisation mortifère, libère le contrôle par le 
  vide de l'individu dans la langue. En opposition à la perte identitaire 
  de l'idiolecte, et de la multiplicité de la langue en pratique dans chaque 
  individu. 
  Il est donc nécessaire au contrôle de savoir faire oublier l'Immonde, 
  de faire oublier la bête, et le pouvoir qu'elle exerce sur la pensée; 
  cet Immonde indéterminé dans la peau qu'est le langage,  
  est tapi dans l'ombre; son impact est inconscient, fidèlement à 
  ce qu'on a quantifié dans le langage comme inconscient. 
          Voilà sa garantie  de 
  cohérence et d'uniformité: que le contrôle ne soit pas représentable 
  en dehors de sa simulation. Seuls sont représentables ses effets à 
  travers les individus, hiérarchiquement divisés afin que ces informations 
  soient médiatisées, originalisées dans leur société; 
  autre sauvegarde du contrôle que d'être toujours en retrait dans 
  la simulation. Effets que ne nie pas la pratique du CUT-UP, tout en s'en déjouant. 
  
          Car la fragilité du contrôle, 
  sa possibilité d'être découvert , se révèle 
  dans la menace,  dans la crise au sein du langage, dans l'attentat à 
  la syntaxe qui  institue sa cohérence. 
          C'est dans ce fonctionnement que 
  l'écriture CUT-UP, bien au-delà de la machinerie et de ses procédés, 
  s'affirme comme une instance de crise; c'est une position, qui réhabilite 
  politiquement l'Homme-du-Monde,  dans la mesure où elle s'intéresse 
  directement aux problèmes  du Monde et au pouvoir qui l'occupe. 
  Ainsi peut-on considérer que le CUT-UP remplit pleinement sa fonction 
  de mise à plat du Monde dans l'écriture. 
          En perpétuant la crise dans 
  le langage -valeur sacrée de tout impérialisme simulateur-, elle 
  dénonce la falsification du Monde par le langage, elle dénonce 
  l'appareil de la simulation dans la circulation des informations, ainsi que 
  le conditionnement par les modes de représentation qui en découlent. 
'un 
  point de vue du procédé, l'écriture CUT-UP revendique, 
  dans la violence de ses pratiques, le mimétisme d'une même tendance 
  à la terreur; c'est autour d'un même rapport qu'elle organise l'authentique, 
  en le vouant à la destruction, (à la déconstruction) et 
  à sa relégation dans l'oubli; non seulement pour dissimuler la 
  vulnérabilité des instances de simulation quant à l'authentique, 
  mais pour affirmer leur pouvoir, à travers le terrorisme de sa forme. 
  
  En ce sens, la technologisation des échanges a déplacé 
  le langage dans une  dimension absolue, territoire du marketing de la pensée, 
  trou noir d'un plan à l'autre, de la nécessité de la pensée 
  livresque à sa négation surdéterminée et économique, 
  trou noir dans le savoir peut-être, dont l'absorbtion est déjà 
  entamée par le Glas de la question (du question-nement): "Que reste t-il 
  du savoir absolu?" 
          Co-adjucation des textes à 
  leur disparition d'usage, dissimulation du contrôle dans son éclatement 
  dans le langage, ce qui est su n'est plus touchable, mais directement introduit 
  par les voies de l'inadvertance, et de la saturation du Monde dans l'information, 
  dans l'effondrement du Monde dans la distance et l'omniprésence de l'écran 
  télévisuel. 
          Le Monde est simulé à 
  travers sa médiatisation et l'ordonnancement de ses messages. Ce qui 
  restreint la pratique CUT-UP à sa seule reconstruction des formulations 
  du Monde dans la fragmentation de l'appareil, au terrorisme et à la clandestinité. 
  
  Bien qu'il soit à peine extriqué de l'impérialisme de la 
  langue -dont les contours corrodés par la fréquence journalistique, 
  à saisir l'information en la blindant dans la proximité de son 
  captage au plus vrai, ne fait jamais que simuler l'évènement lui-même, 
  dans son immédiateté, en faisant croire à sa totalité, 
  son exclusivité par une présence démesurée. 
          Le CUT-UP se distingue donc à 
  travers les réfringences du langage qu'il dispose dans les pliures, et 
  les zéros de signifiance qui s'ouvrent aux frontières des failles 
  de découpage. À son tour, il parodie l'Immonde dans ses sécrétions 
  les plus intimes, en ne se cachant d'aucune représentation. 
          C'est par la lumière réfléchie 
  qu'il distingue les messages; dans le retrait du langage, il abdique de son 
  empire sur l'objet; il se défait de  l'objectivation du langage, 
  de sa proximité aveuglante, défiant l'aberration en-soi du politically 
  correct (le politiquement correct est une preuve supplémentaire de la 
  négligence de l'Homme, en regard de son incubation par le pouvoir, et 
  de son conditionnement à l'acception d'une langue du paralogisme) 
          En outre le CUT-UP ne conçoit 
  le message qu'une fois réfléchi, qu'à la désyntaxication 
  de son état vide. Aussi, au-delà du procédé, dont 
  il perd déjà l'établissement de sa carte, et de sa fiche 
  technique, il distille son propre empoisonnement du langage dans l'ordre de 
  la crise, dans la crise instituée. 
          Homme-Politique et Homme-du-Monde, 
  l'écrivain ne peut que refuser d'être un client potentiel de la 
  langue; au contraire, il se doit d'organiser sa désyntaxication afin 
  de dénoncer l'abus que se représente la langue, comme ce lent 
  empoisonnement du message. 
          C'est à peine une écriture 
  du délit; en temps de guerres, et de champs d'expérimentations, 
  le meurtre n'est pas  plus légitimé qu'il n'est l'instigation 
  des manquements du contrôle ou du politiquement infâme. 
          Nous avons l'autorisation de la machine 
  en nous pliant aux lois de la clandestinité: second élément 
  du double blind quant aux nouvelles conditions d'expérimentation du monde 
  par le langage. Nous sommes REFAITS.