chronique rapide de choses étirées - L.L.d.M.
a) Les lectures publiques
Ci-dessous, l'affiche du spectacle organisé à l'occasion de la sortie du N°13 de la revue

À mon arrivée à Rennes, en 1988, j'entamai des cycles de lectures publiques, principalement dans des café-concerts (L'inconnu, le Synthi). Je définissais alors cette activité comme une forme de l'activité critique soumise à la fulgurance de la musicalité ... Mouais... Manière rapide et brouillonne d'éviter la question ; il était très difficile à cette époque, dans cette ville, de simplement convaincre qui que ce soit que cette activité en était une et qu'il y avait du sens à lire des textes en public. J'avais déjà tant de mal à m'en convaincre moi-même... Je ne compte pas le nombre de fois où il me fût demandé «bin, pourquoi tu fais ça? ». Plus tard, cette question fit plus sérieusement l'objet d'une discussion avec Emmanuel Tugny, pour le quatorzième numéro de la revue La Parole Vaine.
De 1988 à 1991, pas très satisfait de mes propres textes (1989-1991, création des micro éditions K'dM), je ne lisais en public que les textes d'autres auteurs (ça allait à peu près dans tous les sens de mes propres dérives, Brisset, Parant, Guyotat, Beckett, Bataille, Manz'ie, Luca et quelques dizaines d'autres ; ces lectures firent l'objet d'un production, Fragments, en 1990) , histoire de présenter aux lecteurs de ma génération un petit panorama des écritures d'avant-garde, fruit de mes propres découvertes. Activité hautement intéressée : il s'agissait de me constituer un cercle d'interlocuteurs avec lesquels j'allais pouvoir causer de Klossowski en buvant du cognac.

La création de La Parole Vaine en 1991 (les détails de cette naissance sont donnés ici) me fit rencontrer d'autres écrivains qui menaient parallèlement à leur travail d'écriture (et pour certains elle en constituait une part plus importante encore) une activité de lecteur (lorsque je n'en rencontrais pas de nouveaux, j' entrainais mes amis et coéquipiers dans l'aventure) ; Christian Prigent, après avoir publié Mo ti Ma dans TxT (1993), me fit rencontrer Bruno Montels qui organisait des lectures au Chemin vert (local des Éditions phonographiques de l'Est, que je croyais consacrées à la seule musique industrielle). J'y participai, pour les textes Mo ti Ma, Selon, Untitled I. Cette lecture me fit rencontrer Bernard Heidsieck qui publia dans le numéro 5/6 de la Parole Vaine quelques textes, et Hubert Lucot, qui y publia Probablement dans le 10. En 1995, nous publions Lecture All over, premier texte publié de Charles Pennequin, qui allait également être son premier texte lu en public quelques années plus tard (soirée TxT au théâtre de la Parcheminerie, à Rennes). Tous ces liens allaient renforcer la part orale de notre travail ; elle accompagnera la vie de la revue jusqu'à en faire l'objet même, pour son dernier numéro.

Ci dessous, quelques photos de lectures et concerts organisés à chaque sortie pour la sorties d'un numéro de La Parole Vaine (ici, Au 1929, pour la sortie du N°11).

L.L. De Mars e Julien Demarc , à deux voix sur un texte de J.Demarc (La religieuse désarmée, consultable ICI)
Franck Lawrence et L.L. de Mars, sur le passage des grenouilles de Watt (Beckett)

Les soirées accompagnant les parutions de La Parole Vaine étaient l'occasion de présenter également le travail musical de certains d'entre nous, essentiellement de musiques contemporaines écrites et de musiques expérimentales. 

 

 

L'équipe de la Parole Vaine se proposa, dans son quatorzième numéro (numéro en ligne disséminé dans Le Terrier) , de soumettre la lecture publique aux interrogations de ses détracteurs comme de ses acteurs.
Vous pouvez consultez certains de ces essais ici. et écouter quelques lectures dans notre espace logiciel Auditorium.

Franck Lawrence et Philippe Tessier, sur une pièce de P. Tessier
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