Histoire de la revue TXT)

1981 – 1993 : A rebours de la post-modernité

par Erwan Haumine

CONTRE LE DESENCHANTEMENT POSTMODERNE

1. La lecture publique : une voix-de-l’écrit.

Au tournant des années 1970/1980, TXT entre dans une nouvelle phase de sa réflexion sur un "au-delà de l’avant-garde". Outre la question du recyclage de l’expression politique au sein du champ des arts et de la littérature, celle d’une libération de l’écriture hors du support "livre" s’impose, avec la soudaine effervescence des lectures publiques et des "performances". Soudaine effervescence, ou plutôt intérêt soudain pour ce qui est né dans les années 1950 : la poésie sonore (appellation et date soumises à discussion encore aujourd’hui), incarnée à l’époque par John Giorno, Sten Hanson, Dick Higgins, mais aussi Arnaud Labelle-Rojoux, Michèle Metail et l’immense Bernard Heidsieck. Ces trois-là publieront dans TXT. Ils inspireront les débats de la revue sur les questions du comment des lectures publiques.

La question du pourquoi est à peine posée. La "performance vocale", comme dit Christian Prigent, s’impose naturellement à une revue qui a toujours fouillé dans la littérature ce qu’elle pouvait receler de vivacité, en quoi elle pouvait parler au présent, à l’instant. Car c’est bien là l’enjeu de l’acte oral que constitue la performance sonore, comme l’explique Daniel Charles :

[…]renouer avec l’immédiat, et exalter à cette fin ce qui, chez Mallarmé, se nomme "Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui". On conçoit qu’un tel propos ait eu de quoi séduire, à notre époque, des artistes de formations diverses et de tendances apparemment irréductibles les unes aux autres. Tout un chacun, à tel moment, peut se reconnaître dans ce mot d’ordre du retour à l’immédiat. [1]

Les milieux artistiques qui font leurs les analyses de Lyotard et les formules postmodernes de Filliou ("Il n’y a plus de centre dans l’art. L’art, c’est là où tu vis") iront loin dans la vénération rituelle de l’instant. Trop loin pour TXT, qui refuse le "nivelé postmoderne", sorte d’"oecuménisme" [2] où tout se vaut. Le propre de cet art de tradition inférentielle est qu’il n’a pas de principe éthique ; or le TXT de cette époque reçoit aujourd’hui un certain nombre de critiques de la part de performers, comme celui d’être resté trop attaché à une théorisation conceptualisée, bien distincte des textes de fiction publiés par ailleurs, relevant donc d’une orthodoxie formelle. A ces critiques, qui disent vrai dans une certaine mesure, on pourrait opposer les textes de Jean-Pierre Verheggen, dans lesquels s’énonce, comme le fait remarquer Jacques Poirier "une thèse […] dans une langue non conceptuelle" [3]. Mais il est indéniable que TXT, contre ce que ses animateurs ont considéré comme un relâchement théorique, engage les jeunes gens à réfléchir sur leur pratique, dans des termes, des modalités et des limites définis par les années 1960/1970.

Pour autant, la revue ne rejette pas la post-modernité en bloc : certains aspects rituels de l’esthétique des performances du moment les séduisent. C’est Lyotard qui parle le mieux de cette "exécution rituelle" [4] de certains actes oraux, "transmis dans des conditions initiatiques, sous une forme absolument fixe, dans un langage que rendent obscur les dérèglements lexicaux et syntaxique qu’on lui inflige". C’est dans cette "antériorité à tout besoin de justification" que TXT retrouve poètes sonores et performeurs : la langue et le corps-TXT, désirants, pulsionnels, excrémentiels, sexués, ne demandent qu’à passer outre les légitimations, d’ordre narratif notamment [5]. Une des lectures publiques les plus fameuses de Christian Prigent, "Liste des langues que je parle", emprunte ainsi sa manière d’élocution à un rituel inuit, qui se rapproche d’une sorte de transe :

Dans la langue il y a plusieurs langues. Dans la voix, il y a plusieurs voix. L’objectif d’une écriture "poétique" peut être de faire surgir cette pluralité déstabilisante. Pour ce texte, pour faire surgir ce pluriel monstrueux, je me suis appuyé sur un jeu pratiqué par les femmes esquimaux Inuit : le Katajjak. Ce jeu se joue à deux. Bouche contre bouche, deux femmes récitent des listes (par exemple des listes d’animaux, des noms d’ancêtres, des toponymes, des cris de bêtes, voire des syllabes sans signification particulière). Cette récitation se fait sur un rythme de halètement. La première qui rit a perdu. J’ai adapté ce jeu à ma propre voix, pensée comme double (voix de tête, voix de ventre). Et j’ai aligné dans le rythme du Katajjak des listes de langues qui pour les unes existent réellement (les divers argots, par exemple), pour les autres sont inventées à partir des jeux phoniques… [6]

Prigent donne un autre exemple de ces formes ritualisées dont il s’inspire pour ses lectures :

Il existait dans la comédie athénienne du Ve siècle une partie, une longue phrase, que le choryphée devait débiter d’une seule haleine, dans le temps du souffle déterminé par la capacité thoracique. On appelait cela le "pnigos", c’est-à-dire la suffocation. Effet, vraisemblablement : angoisse et comique mêlés. Si la poésie a à voir avec la dimension du souffle, le pnigos est une sorte de court-circuitage de cette exigence, une façon de lui donner une sorte de radicalité délibérément physiologique. La règle du jeu est ici quasi anatomique : chaque séquence lue est déterminée par la capacité du souffle : environ 30 secondes pour mon propre compte. […]La vitesse d’élocution veut produire une sorte d’emballement catastrophique du bloc de langue sexualisé et son expulsion soufflée.

Prigent, là-dessus, a retenu la leçon de Lyotard, qui nous dit que le lien social est moins dépendant du "sens des récits" fondateurs, que de "l’acte de leur récitation". Un acte qui réunit poétiquement acteurs et spectateurs, dans le même dénuement, en tant qu’il est, comme le dit Cage à propos de la poésie, "une célébration du fait que nous ne possédons rien". Ainsi TXT – Prigent, Verheggen et Novarina en tête – peut entrevoir dans la performance orale quelque chose comme un nouveau ressort du carnavalesque… Mais la spectacularisation menace, et son ombre portée, l’amnésie restauratrice, le rejet des "acquis" modernistes. Et du "darwinisme" des avant-gardes, on est passé, selon la terminologie d’Achille Bonito-Oliva, à la "synchronie" d’une attitude postmoderne trans-avant-gardiste…

TXT reste plus intéressé par les modes de translation de l’écrit vers l’oral : comment traduire l’écart d’inhumanité qui existe entre le langage de l’écriture et son usage discursif (social), dans une "performance vocale" ; comment incarner la "monstruosité stylistique" d’une pratique qui relève essentiellement d’une fuite de la normalité, d’une mise à l’écart du corps social ? Tout l’enjeu d’une lecture publique est là pour Prigent, qui théorise la position de TXT dans "La-voix-de-l’écrit" [7]. Ce qu’il désigne par cette formule, c’est la "trace sonore et rythmique du geste appelé écriture".

Dans ce même texte, Prigent définit l’objectif de cette "voix-de-l’écrit" ("récuser l’organe vocal personnel, tendre à un anonymat violent…") et ses méthodes ("constituer une condensation chargée de sons, une exagération du volume sonore, une rétention de la modulation naturelle (adéquate à la ligne sémantique), un raclage qui réifie la voix et fait signe pour les organes qui la produisent […])"). On retrouve la métaphore de la fécalité dans ce que la profération lors d’une "performance vocale" doit produire "le son d’une difficulté", la difficulté qu’il y à enjamber "l’obstacle de la langue", la difficulté qu’il y a, aussi, à engendrer une tension qui ne soit pas de l’ordre de la "rétention anale" mais plutôt "ventral, abdominal" [8]. La "poussée" doit être la même que celle de l’écriture. Elle produit enfin un effet d’obscénité, pas parce qu’elle s’appuierait sur le corps (non, elle s’appuie définitivement sur le texte) ou parce qu’elle donnerait à voir un pathos sensualiste, mais parce qu’elle "dénude[…] l’obstacle symbolique" et qu’elle "dénature l’usage linguistique communautaire". La référence au Artaud de Pour en finir avec le jugement de Dieu, pour être souvent implicite, n’est pas anecdotique ("accents déplacés", "débits tordus"…). C’est même à ce moment de son histoire que TXT s’intéresse vraiment au Mômo : parce que ses textes et son expérience ont montré, comme ceux de Bataille ou Sade, les limites d’une société ; ils ont permis de "l’analyser".

Une nouvelle voie s’offre donc aux TXT, à la faveur du désenchantement postmoderne. Programme : rendre aux mots le pouvoir de l’obscène, et montrer comment les images sont le moyen pornographique d’une aliénation à l’arbitraire médiatique du signe. Positivement : ré-enchanter le monde.


2. Artaud : l’analyseur

L’influence d’Artaud sur les TXT dépasse celle qu’il exerça dans la réflexion des membres de la revue sur la lecture publique (dont nous avons vu qu’elle aboutira au choix d’une performance vocale qui ne soit ni spectacle ni simple médiation par la voix). Christian Prigent reconnaît d’ailleurs que si la référence à Artaud avait à cette époque déjà cessé d’être protocolaire, on la convoquait surtout dans cette réflexion "pour le mode de lecture, le traitement des rythmes, la diction artificieuse" [9] de l’auteur du Jugement de Dieu. Le texte inaugural du numéro 28 de la revue [10], signé TXT, insiste sur la puissance d’élucidation des textes d’Artaud, qui ont été "des révélateurs des limites intellectuelles de ce monde, de ses non-dits idéologiques, de ses blocages moraux". C’est le sens de toute expérience littéraire authentique : s’établir du côté du ratage, faire ce "saut" kafkaïen "hors du rang des meurtriers" (Artaud parle de la "masse criminelle des êtres" [11]), se séparer du monde pour se constituer finalement en "erreur de la nature". Ces expressions, que Prigent invite dans son essai sur le problème de l’illisibilité [12], formulent une vision d’Artaud agréée dans les pages-mêmes de l’œuvre :

On sait que l’on n’est plus au monde que quand on voit qu’il nous a bien quitté… C’est un vrai Désespéré qui vous parle et qui ne connaît le bonheur d’être au monde que maintenant qu’il a quitté ce monde, et qu’il en est absolument séparé. / Morts, les autres ne sont pas séparés. Ils tournent encore autour de leurs cadavres. Je ne suis pas mort, mais je suis séparé. [13]

Voilà, selon TXT, la vérité d’Artaud : l’aliénation volontaire du devenir autre, dans un abandon total à la prophétie rimbaldienne. Cette lecture n’est pas innocente : quand l’époque est perçue comme résolvant la question des tabous et des limites dans un tout dire sans focalisation, la question moderniste "d’où parles-tu ?" est plus que jamais d’actualité. Là encore, c’est le texte d’Artaud qui confirme :

La Vérité suprême je ne cherche que cela, mais quand on me parle de ce qui est vrai je me demande toujours de quel vrai on me parle, et jusqu’à quel point la notion qu’on peut avoir d’un vrai limité et objectif ne cache pas l’autre qui obstinément échappe à tout cerne, à toute limite, à toute localisation, et échappe pour finir à ce qu’on appelle le Réel. [14]

L’engagement de TXT à l’ère dite "post-moderne", se comprend là, dans ce qui n’est plus simplement un recul, mais aussi et surtout un décentrement. Ainsi, dans Le Théâtre et son double, un des textes où Artaud entend expliquer les voies de ce devenir autre, il n’est pas tant question d’emprunts à la catharsis aristotélicienne qu’à des rituels dits primitifs, aux "cérémonies sacrées" du théâtre balinais, à toutes sortes d’initiations et de transmutations qui font de la représentation théâtrale une expérience publique et intime abolissant le fossé acteur/spectateur.

C’est qu’il n’est plus, dans l’élégant fatras des années 1980/1990, de place pour autre chose que l’utile et le spectaculaire : le médiatique aimante et discipline les anciens révolutionnaires, la roman réaliste est restauré sous des formes plus trash. Dans Wozu Noch Dichter, Christian Prigent, prenant comme exemple "le séparé Artaud", s’interroge sur le rôle du poète dans la société contemporaine, et sur sa capacité à demeurer un analyseur efficace :

Penser ce rôle en termes de génie civil (d’efficacité sociale et politique) ne peut plus que faire rire. La question n’est donc pas d’abord : "à quoi ça sert ?" (dans le secret, dans la marginalité quasi aphone, ça ne saurait… servir) mais : "pourquoi y a-t-il quand même ça, ça plutôt que rien (plutôt que seulement le tout venant qui occupe les boutiques et les tréteaux médiatiques) ?" Et de quoi ça témoigne-t-il ? [15]

"Ça" témoigne d’une "saisie du réel". "Poésie est le nom d’un réalisme" :

Parce que le découpage étrange, alambiqué, démultiplié de l’écrit "poétique" impose un autre régime du sens (un autre rythme d’apparition, de constitution et de dispersion du sens dans le temps d’écrire et le temps de lire). Par exemple la vitesse de surgissement et d’évanouissement des visions chez Dante ou chez Rimbaud et, a contrario, la ralentie cristallisée de Mallarmé. […]Poésie est le nom de la chance donnée à un lecteur, engagé dans la vertigineuse précipitation prosodique ou dans les empâtements de la polysémie, de poser son temps en travers du temps et de prendre momentanément, dans l’épaisseur ralentie du déchiffrement, l’initiative sur le temps.

TXT n’a pas coupé le contact avec la "rugueuse réalité", qui pour avoir été un lieu commun de la modernité, tend à devenir un cliché vide de sens. Poésie est une chance d’échapper au spectaculaire, de ne pas lâcher l’angoisse face au négatif :

La poésie, disait Artaud, est quête d’un langage "vrai". Par exemple, elle cherche à dire l’intime. L’intime, ça n’est pas le subjectif, le personnel (le prétexte du lyrisme). C’est plutôt ce que Beckett appelle l’innommable ("A la fin de mon oeuvre il n’y a que poussière : le nommable"), Kafka de négatif, Bataille la part maudite –c’est-à-dire ce que les discours communautaires soumis au positif (politique, morale, science…) ne peuvent prendre en charge. Contrairement à l’Histoire et aux Prophéties pieuses, la poésie affronte un présent, c’est-à-dire une in-signifiance, une fuite immaîtrisable des significations. Son objectif est au moins autant de fixer ce non-sens (d’en formuler l’informe), que de constituer du sens (de dire le monde en clair). En elle s’énonce l’insensé, l’indétermination, le flottement et le malaise qui disent la vérité de ce rapport spécifique au monde qu’est celui du parlant (qu’Artaud pour cette raison appelait le partant : le séparé, l’arraché à l’immédiateté animale de l’expérience). L’obscurité de la poésie accomplit, en sa difficulté même, la logique du parlant. Elle en est le témoin imparable.

Si l’œuvre d’Artaud, à l’image de celle de Novarina selon Prigent, décrit une "passion de la nomination", elle insiste aussi souvent sur le "physique" et le "concret" de la représentation, dont la scène est un "révélateur de la matière". Il ne s’agit donc, en tentant de "nommer l’innommable", ni de chercher pour autant le confort d’un sens, ni de restaurer l’inquiétude d’une poésie essentialiste. Au contraire, la question est plutôt la désignation forcenée de ce qui doit être combattu.

Le TXT d’alors est influencé par la lecture derridienne de l’œuvre d’Artaud, notamment dans ce qu’elle questionne la société "psychiatrico-policière", les "normes de l’art" en son sein, l’autorité du bien-écrire et du "bien-dessiner", la Belle-Ouvrage. Ainsi, Artaud s’intègre parfaitement dans les nouvelles préoccupations de la revue : les limites du compromis, la nomination nécessaire mais aussi nécessairement non-définitive d’un Mal, les moyens coercitifs au sein du modèle démocratique… L’enjeu, rappelant l’engagement des premières années, est toujours d’éviter le fascisme, de pouvoir se penser autre, d’être en mesure de s’altérer :

Dans les obscurités, la difficulté, la violence de la poésie (dans sa résistance à la détermination a priori du Sens et dans la cruauté de ses pointages du Mal) devraient pouvoir s’énoncer allégoriquement quelques motifs du choix démocratique : plutôt les hésitations, les aveuglements, le malaise désillusionné de la démocratie que la sanglante illusion des grands projets radieux tels qu’autour de nous ils s’apprêtent, inéluctablement, à se reconstituer.

Sans sacrifier à l’iconoclastie, TXT, s’appropriant l’expérience d’Artaud et d’autres maudits d’un nouveau genre, s’efforce de raviver la verve contestataire des années 1970. En soignant une généalogie de "dérangeants", en réactivant ce qui chez eux a dérangé, la revue s’intéresse à l’inassimilable de l’aventure individuelle, prenant acte de ce qu’il existe, en marge de la communauté et hors du champ des adresses médiatiques, une part de l’individu que la société dans son ensemble a refusé d’assumer.

CRITIQUE DE L’INTELLIGENTSIA

1. La démocratie aveugle ("se confronter au Mal")

"L’altérité, écrit Barthes dans une de ses Mythologies [16], est le concept le plus antipathique au "bon sens"". Dans les années 1980, le bon sens universaliste des démocraties occidentales est incarné dans les Droits de l’Homme, qui tendent à faire autorité dans le débat philosophique d’alors. TXT dénonce, à partir du numéro 24 [17] surtout, ce formant de l’institution démocratique qui – comme toute institution ? – ne se suppose pas d’extériorité [18]. L’institution se fonde précisément sur l’indiscutabilité de certains critères, de certaines valeurs : elle est avant-tout institution d’un sens partagé, repos dans ce sens. Le programme du TXT de cette époque, qui définit sa production (les fictions) et son mode de production (la torsion de la langue communautaire), c’est la nomination de ces indiscutables, tant dans la société occidentale que dans les autres, pour accéder à l’au-delà d’un humanisme qui, pour universaliste qu’il est, ne constitue jamais en fait qu’un point de vue déterminé, une focalisation mal assumée :

II nous faut, sans réduire à un bavardage pieux la lutte pour les Droits-de-l’Homme, affirmer, par l’expérience négative de la littérature, l’exigence d’un au-delà de l’humanisme. C’est un programme. Celui de TXT, pourquoi pas ? [19]

Toujours cette question de la localisation de celui qui parle, que ne semblent plus assumer nos démocraties aveugles éludant l’Autre-étranger :

Et puisque la parodie de progrès post-colle à la post-modernité, enflons les progrès des droits de l’homme en proportion de leur impuissance réelle : ils s’étendent désormais non seulement aux nations (droit aux vœux pieux pour le Tiers-Monde), mais aux droits des animaux et de la terre. Sauvons les chiens et les chats (mais arrêtons l’immigration), sauvons les phoques et les éléphants (mais imposons la loi du marché aux pays pauvres), sauvons la forêt amazonienne (mais laissons la famine aux paysans brésiliens) ! Logique sous-jacente de ce fatras : le retour à la nature, jamais interrogée, avec la liquidation de l’histoire. [20]

Liquidation de l’Histoire qui permet aussi d’éluder l’Autre-intérieur, l’Autre de notre propre construction :

A chaque fois, l’humanisme (et son ombre portée féministe) a cru pouvoir rejeter Sade au nom des droits de l’homme et de la femme. Chaque fois, l’impasse a été faite sur les mises en questions qu’il entraîne : de la nature, de la raison, de l’homme et de la femme, de la puissance - et de la négativité qui les traverse depuis la langue. Cachez ce sein : des langues où s’engendrent notre rapport au monde, où nous nous engendrons nous-mêmes et nos règles, logiques et juridiques, qui portent la violence en même temps que le rapport/ non-rapport entre les sexes, double matrice (voilà l’insupportable) des rapports dits sociaux. D’où vient la servitude, la domination, sinon du langage positivé de la nature (ou de la vie) et de la raison (ou de l’homme) déniant leur envers actif, la négativité sexuelle-symbolique ? [21]

Un révisionnisme que Clémens continue de dénoncer dans la suite de son article sur Sade : "On veut exalter Condorcet, le progrès des Lumières, sans poser la question de la violence qui se justifie raisonnablement, naturellement…" Ce dont il est question ici, c’est d’un refoulement du négatif, par l’assimilation ("l’assimulation", écrit Clémens) de l’action, c’est-à-dire du politique. Bataille est souvent cité, qui rappelle notamment, à travers sa lecture de Sade, qu’il n’y a pas à ignorer, quelle que soit la condamnation qu’on en fait, la part maudite de l’Homme, sa capacité à être inhumain. 1989, TXT porte toujours sa croix de négativité et son chemin est celui d’une passion, une "passion de la nomination" :

Quelles autres formes, pour les nommer, le Mal, le Réel - s’il en est une dans des sociétés sans foi (sans discours religieux) ? Nul ne le sait au juste. Mais ceux qui lisent savent au moins que s’il y a une chance pour que cette nomination ait un lieu, c’est sans doute là où la nomination est l’enjeu, là où la bataille avec la langue qui fonde le lien social est la règle : du côté, par exemple, de la littérature qu’Artaud appelait "cruelle" et dont il disait qu’elle avait à prendre en charge "les colères errantes de l’époque - c’est-à-dire du côté de ce qui produit des formes excentriques, précisément travaillées par la "négativité", par la "barbarie", par cette violence ravageuse de discours, de phrases, de mots, qui est ce dont ne veut pas entendre parler (que refuse de "penser") l’utopie assujettie au positif qu’on nous sert aujourd’hui massivement en guise de "littérature".

Cette position anti-Droits-de-l’Hommiste est très marginale à l’époque. Elle n’est même pas signalée dans les études sur le débat intellectuel des années 1980. Ainsi, François Hourmant, dans un chapitre de sa thèse [22] sur le désenchantement de l’intelligentsia progressiste et sa reconversion (anti-impérialiste, par exemple) dans ces années-là, insiste sur ce que la notion démocratique de Droits de l’Homme sert de base à toute pensée, en-deçà des divergences :

L’apparition relativement soudaine du thème des droits de l’homme et de la démocratie parmi les valeurs politiques et la rapidité avec laquelle un certain consensus s’est créé autour de ces mots d’ordre jugés naguère obsolètes marque sans doute un tournant dans l’histoire de l’intelligentsia par la redéfinition des enjeux et des formes d’actions qu’elle suppose. Pour autant, autour de ces principes sont venus se greffer de multiples variations et des manifestations qui en révèlent le caractère composite.

On construit donc autour de cette notion, à partir d’elle, "à l’intersection de trois thèmes : anti-totalitarisme, tiers-mondisme, démocratie" [23]. De ce paysage donc, TXT est absent. Et pour cause : la revue ne s’est pas convertie à une autre forme d’action politique, à l’instar de plusieurs de ses camarades (Change, Les Temps Modernes…) ; elle n’a pas non plus quitté le terrain de la réflexion politique, comme le prolongement du Tel Quel de Sollers, L’Infini. Elle a plutôt opéré ce recul, ou ce décentrement depuis lequel Artaud témoignait. La faiblesse de cette position : elle poursuit dans une voie peu ou proue idéologique, avec son désir de positionnements, de nomination, de définition, même si la revue plaide, en même temps, pour que ceux-ci ne soient jamais définitifs, ne demeurent jamais indiscutés. Sa force : elle dégèle les soubassements impérialistes d’une "pensée des Droits-de-l’Homme", elle opère en amont de ce consensus qui constitue une sorte de nouvel idéalisme.

Ce que veut pointer TXT, c’est la cécité des "penseurs" : une société ne peut fixer les limites de son sens, de son bon-sens, de ses mœurs, par des lois ou des décrets. Elle doit se supposer une altérité (intérieure : le marginal, comme extérieure : l’étranger), elle doit envisager que puisse exister ce que ses fondements et ses formules condamnent ou proscrivent :

L’exténuation des idéologies, les retours du racisme et de l’antisémitisme, ça fait verser bien des larmes d’encre à l’intelligentsia. Beaucoup sont à mon avis de crocodiles. Car qu’ont à dire sur ces affleurements violents de la part maudite tous ces intellectuels qui n’arrêtent pas, depuis vingt ans, de se tromper sur tout et qui pourtant ne cessent de parler pour faire croire qu’ils pensent ? Que peuvent avoir à dire de ce surgissement de l’ordre immaîtrisable du Réel dans les discours qui tâchent tant bien que mal de le maîtriser (et qui, à ce jeu, se désagrègent, s’abîment dans une impuissance tragi-comique) ceux qui, ex-sectateurs de "l’expérience des limites" ou des "révolutions du langage poétique", ont semble-t-il décrété que l’aventure des "grandes irrégularités de langage" (c’est-à-dire de ce qui tord la langue sous l’effet de l’innommable Réel) était une "impasse" et qui roulent désormais avec la meute dans les couloirs pré-dessinés de ce boulevard périphérique où l’édition fait défiler l’increvable prêt-à-porter de la convention narrative ? [24]

Voilà le paysage intellectuel vu par Christian Prigent : les pantins de l’institution démocratique et de son appareil de propagande, les mass-media. Un appareil qui diffuse une parole policée du bon-sens dont elle propage l’angélisme aveugle au monde culturel qui se détourne de ce qui caractérise toute littérature authentiquement expérimentale ("la monstruosité "illisible", ambiguë, idéologiquement irrécupérable, de Sade ou de Joyce…" [25]).

Ce monde-là est prêt à être indéfiniment surpris par ce que le Mal écrit, sur des tombes, par exemple, ou sur des cadavres, parce qu’il sait de moins en moins ce qu’il en est de cette vie, de cette énergie désespérée que donne à quelques œuvres la volonté obstinée de se coltiner la question du Mal, la mise en noms de ces forces innommables qui travaillent nos corps, nos cerveaux, nos discours.

2. Critique du "médiatique"

Au cours de la décennie 1980, le débat intellectuel français tourne résolument le dos aux idéologies, au prophétisme politique et à l’idée d’avant-garde. Chacun se retourne sur un temps où les revues, véritables places fortes idéologiques et éditoriales, représentaient des pôles de réflexion facilement reconnaissables, occupant une situation du champ littéraire parfaitement claire. La dissolution de Tel Quel, en 1982 le prouve : les grosses firmes éditoriales ne sont plus assujetties à un titre, si prestigieux soit-il [26] ; la revue n’est plus, au mieux, qu’une vitrine, un moyen d’attirer lecteurs et écrivains d’autres latitudes. Modifiant en profondeur sa forme, les grands-médias (journaux hebdomadaires et télévision surtout) deviennent les nouveaux lieux du débat : plus réactifs, plus en phase avec l’actualité, ils incarnent la dérive spectaculaire de la société, où la parole n’a plus tant de valeur pour ce qu’elle porte sur le fond que par la forme qu’elle adopte. On assiste à un retour de la polémique, soit sous une forme traditionnelle – par médias interposés, à quelques jours de distance –, soit sous une forme plus "moderne" – un "débat d’idées" télévisé qui tend à divertir et à conforter passivement dans ses opinions le "public".

A cette époque, une critique de "l’intellectuel médiatique" émerge, et certains Nouveaux Philosophes, dont Bernard-Henri Lévy, sont des cibles privilégiées. On ne peut suspecter TXT d’agir par intérêt ou par frustration dans la dénonciation de cette parole intellectuelle de communicant ; la revue a toujours été plutôt marginale, et même si la période Bourgois (1977 – 1981) a coïncidé avec la reconnaissance médiatique d’une singularité de recherche et d’intérêt, TXT a vite compris – on en parlait alors comme d’une curiosité, d’un OVNI, d’une planète de doux insensés –, que ses idées sur la littérature et la politique n’alimenteraient pas le débat intellectuel. On s’est habitué à cette marginalité, on s’y est résigné, on en a peut-être tiré quelque fierté.

Néanmoins, la critique de "la pensée 68", à laquelle on donne beaucoup d’audience dans les années 1980, constitue, par les regroupements qu’elle opère, une remise une cause globale et radicale des "acquis théoriques" des années 1970 sur le plan littéraire (ou même "textuel"), ainsi que des dérives politiques de l’intelligentsia de cette époque. C’est probablement cette attaque globale et très fortement médiatisée qui motive une critique radicale, sur le mode défensif mais pas seulement, de la figure de "l’intellectuel médiatique". François Hourmant, dans son livre sur les figures de l’intellectuel dans l’après-Mai 68 [27], décrit une guerre à la fois loyale et de mauvaise foi, souvent portée par le ressentiment des anciens prophètes et de leurs disciples contre les nouveaux, "égocrates" et bons communicants.

Face à ce que TXT considère comme une mascarade sans autres enjeux que de pouvoir, la revue joue la carte de la distanciation sévère mais amusée, toujours dans un mouvement de décentrement, de marginalisation, qui lui permet de porter sur ces débats un regard qui paraît plutôt neutre, en tout cas pas clairement rattaché à un des camps représentés : la critique porte donc généralement sur le média télévision pour ce qu’il nivelle toute parole, toute idée, tout débat, parce que sa seule exigence est celle de l’éclectisme. Un nivellement d’autant plus problématique qu’il conditionne la "commande sociale" et contraint la production, au niveau des critères éditoriaux d’abord, mais aussi, et c’est plus grave, au niveau de l’activité d’écrivain qui, en quête de pouvoir médiatique, doit flatter le goût des lecteurs… dicté par les médias. C’est un fonctionnement circulaire, vicieux parce que reléguant la littérature au niveau d’autres domaines de la vie économique, instaurant des critères de qualité impériaux. D’où que, pour TXT, le pouvoir qu’exerce la télévision sur la littérature étouffe la diversité formelle, délimite les critères de genre et de lisibilité, uniformise les représentations du monde. C’est finalement un nouvel académisme que dénonce Christian Prigent dans son article critique consacré à L’Acacia de Claude Simon :

La commande d’époque est médiatique et éclectiquement votée au nivelé "postmoderne". D’où les produits courants : des historiettes bâclées qui ne sont que prétextes à parade télévisée ; des "fictions" dont l’obésité négrière ou le laconisme chic ne servent que d’aliment pour les "débats d’idées" ; des es-écrivains devenus "experts en communication" ; la sourcilleuse sophistication théorique des années 70 effondrée dans le genre roman de gare pour avant-gardistes nostalgiques ; l’increvable convention narrative (jolis passés-simples et effets dits "de réel"), les clichés humanistes sur la politique planétaire et le vide nouveau des idéologies ; le verbiage humanitaire pompier ; les secrets de polichinelle de la sexualité et la psychanalyse pour "Du côté de chez Freud" ; les pittoresques "personnages", les "clefs" puériles, les "scènes" (assaisonnement : le cul) ; les collages "culturels" et les stéréotypes blanchotiens sur la difficulté d’écrire ; le polar revu nouveau nouveau-roman ; le bloc désespérément "gris" (atone) d’une langue soumise aux platitudes et aux coquetteries du prêt-à-porter stylistique BCBG (calcul serré de l’espace entre le moindre risque possible avec la langue et la revendication du label "exigence stylistique"). Certes, comme disent sans rire les messieurs-dames poseurs du très médiatique Hexameron (Seuil, Coll. Fiction & Cie), il y a "prose et prose". Mais quand même : beaucoup plus de pause (suspens de l’invention) et de pose (de rodomontades médiatiques) que de prose vivante. [28]

Voilà, vu par son fondateur, la galerie des horreurs de la "Restauration" à laquelle TXT entend résister. Et la revue sait que la promotion de sa modernité formelle ne passe pas par ces grands médias. Elle en fait le deuil, elle trouve son rythme dans une "marginalité peu à peu décrispée" [29], et dans la relativisation de ce qui est décrit comme un "naufrage" : les avant-gardes politico-littéraires. D’après Prigent, il s’agit d’abord d’une Restauration formelle (qui touche les influences et la sensibilité formalistes de la revue) :

Re-bonjour, vieux "roman", façon dix-neuvième, avec personnages pittoresques, intrigues croustillantes, clefs grossières, visions planétaires et scènes de cul !" Re-salut "poésie", Petite-Maîtresse de l’insignifiance, mollets cambrés sous oripeaux très beaux, pathétiques métaphysiques, mouillements de voix dans les trémolos et vertiges affreux devant les blancheurs ! [30]

Mais la critique ne s’arrête pas à ce passéisme formel, générique, au retour des caractères stylistiques contre lesquels TXT s’était fondé. Le pouvoir médiatique s’est durci, il se libéralise et impose non seulement un goût, mais aussi des postures et paroles qui font autorité, et réduit à l’inefficacité de tout bavardage la rhétorique traditionnelle. La télévision impose son rythme, enferme les idées dans une temporalité de l’actuel et les contraint à se soucier d’efficacité offensive. Ainsi, ce qu’impose ce menaçant "pouvoir médiatique", c’est aussi de nouveaux moyens de faire la guerre entre intellectuels : il faut pouvoir résumer, réduire, opérer des raccourcis. Tout plateau de télévision devient une salle de tribunal, où l’enjeu est de séduire un récepteur, plutôt que de convaincre son interlocuteur. Fin de la discussion, voici venue l’ère de la communication :

Que le tout-culturel postmoderne cesse un peu de faire croire que les écrivains sont ces abbés de cour experts en communication, communiant avec le Monde devant l’autel cathodique, racontant des histoires en français d’Eglise ou de Journal télévisé, ramenant le Mal à quelques thèmes (ne le plantant jamais au cœur de la langue) et torchant à l’envi des "livres" qui n’ont semble-t-il pas d’autre objectif que d’être des prétextes au sacro-saint "débat d’idées", celui où les idées les plus courtes, parce que les plus médiatiques, les plus télégéniques, les plus "visibles", sont les meilleures. [31]

Pour une revue avant-gardiste, ayant vécu les transports idéologiques des années 1970, la réticence à accepter le cynisme de ceux qui profitent d’un nouveau système d’aliénation est d’autant plus forte ; à condition, bien sûr qu’on n’ait pas soi-même sacrifié au spectacle du médiatique. L’allusion à Sollers et aux anciens de Tel Quel est évidente dans plusieurs articles, dont le récapitulatif que Prigent fait de la période 1981-1993 en introduction à l’anthologie TXT parue chez Bourgois :

Œcuménisme post-moderne : plusieurs ex-cinglés du signifiant se shootent au signifié télévissé.

Dans ce paysage apocalyptique, l’îlot TXT rappelle ses universaux : la poésie, seul recours à la dévaluation de la parole. Parce qu’il offre une expérience de la langue, de la séparation et de la prise en compte de valeurs qui ne se justifient pas socialement, mais aussi parce qu’il permet de sauvegarder l’intrinsèque monstruosité de l’homme, de la comprendre et de la révéler, le "travail poétique" forge le matériau d’une résistance à l’unicité de propos et au nivellement formel :

Quelles sont les formes de représentation du monde qui affluent devant nous ? Pas la littérature, bien sûr (pour l’essentiel si insignifiante, si veule, si hors du coup moderne). Mais la fugacité du spectaculaire, la précipitation cynique ou frivole qui fait s’évanouir le réel dans le bric-à-brac enjoué de la Trash-TV ou dans la tautologie obscène des Reality-Show.

Nous sommes des êtres parlants. Le parlant n’est pas seulement le communiquant. La parole, ça n’est pas que ce bruitage qui sous-titre d’un murmure anodin l’arrogance des images. Parler, ça n’est pas qu’échanger des informations dans un espéranto cathodique aux clichés indéfiniment interchangeables. Le "travail de la langue" que propose la poésie est un rappel de ces vérités et une protestation contre la réduction de la dimension linguistique à celle de la "communication". Il pose des témoins : les témoins d’une récusation du pâle idiome planétaire qui s’est voué à la répétition du même et qui s’appauvrit à mesure qu’il recherche, sur les canaux de l’audio-visuel, le plus grand dénominateur commun possible. Il peut peut-être alors plus généralement s’entendre comme une forme de résistance à la dévotion aliénée aux "images" (à la subtilisation du "réel" dans "l’image") qui est sans doute la marque propre de notre modèle culturel.




[1] DANIEL CHARLES, Esthétiques de la performance, Encyclopaedia Universalis, 2003.

[2] CHRISTIAN PRIGENT, "Légendes de TXT", in TXT-1969-1993 : une anthologie des textes de fictions, Christian Bourgois, Paris, 1995.

[3] JACQUES POIRIER, "Au carnaval des mots : Christian Prigent, Jean-Pierre Verheggen et la revue TXT", in Les revues littéraires au xxe siècle, textes recueillis par Bruno Curatolo et Jacques Poirier, Etudes Universitaires de Dijon, Dijon, 2002 (coll. "Le texte et l’édition").

[4] JEAN-FRANCOIS LYOTARD, La condition postmoderne, Ed. de Minuit, Paris, 1979.

[5] Ce que Lyotard appelle "l’incrédulité à l’égard des métarécits".

[6] CHRISTIAN PRIGENT, Malaise dans l’élocution

[7] CHRISTIAN PRIGENT, La-voix-de-l’écrit (Notes) , in Poésie en Action, de Françoise Janicot, co-édition LOQUES / NèPE et Les éditions de l’an 2000, 1984.

[8] CHRISTIAN PRIGENT et HUBERT LUCOT, "Le "réel" et sa "phrase"", échange à propos de Simulation et de Commencement, in TXT-24 : D.D.R. Lyrik.

[9] CHRISTIAN PRIGENT, "Artaud : le toucher de l’Être", entretien avec Olivier Penot-Lacassagne, in Artaud en revues, Bibliothèque Mélusine, éd. L’Âge d’Homme, 2005.

[10] TXT-28 : Artaud interdit / Artaud inédit.

[11] ANTONIN ARTAUD, préparation de la conférence au Vieux Colombier, inédit paru dans la revue L’INIFNI (n°34), Gallimard, Paris, 1991.

[12] CHRISTIAN PRIGENT, Une erreur de la nature, POL, Paris, 1996.

[13] ANTONIN ARTAUD, Les Nouvelles Révélations de l’être, Œuvres complètes, tome VII.

[14] Lettre d’Antonin Artaud à Jean Paulhan, citée par Christian Prigent, in Une erreur de la nature, POL, Paris, 1996.

[15] CHRISTIAN PRIGENT, Wozu Noch Dichter , in TXT-31 : "Languelais, Fatrasies & Lotharingites".

[16] ROLAND BARTHES, "Martiens", in Mythologies, Le Seuil, Paris, 1957.

[17] TXT-24 : D.D.R.Lyrik 1989, 1989.

[18] À ce sujet, lire les actes du colloque De l’humour libéral ou l"invention de l’idiot moderne

[19] CHRISTIAN PRIGENT, Nommer l"innommable , in TXT-24 : D.D.R. Lyrik 1989, 1989.

[20] ERIC CLEMENS, Les Droits de l’Homme post-moderne et les questions de Sade , in TXT-24 : D.D.R. Lyrik 1989, 1989.

[21] Op. cit.

[22] FRANCOIS HOURMANT, Le Désenchantement des clercs – figures de l’intellectuel dans l’après-Mai 68, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 1997.

[23] Op. cit.

[24] CHRISTIAN PRIGENT, Nommer l’innommable, SSQ , in TXT-25 : "Black orature", 1990.

[25] Op. cit.

[26] Le refus du Seuil de publier le roman de Philippe Sollers Femmes sans modifications est le prétexte de cette dissolution.

[27] FRANCOIS HOURMANT, Le Désenchantement des clercs – figures de l’intellectuel dans l’après-Mai 68, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 1997.

[28] CHRISTIAN PRIGENT, La Belle Ouvrage , TXT-25 : "Black Orature".

[29] CHRISTIAN PRIGENT, "Légendes de TXT", in TXT 1969-1993 : une anthologie des textes de fictions, Christian Bourgois, Paris, 1995.

[30] Op. cit.

[31] CHRISTIAN PRIGENT, Nommer l’innommable, SSQ , in TXT-25 : "Black orature".