SUR PUSSEY !

de Daniel Clowes

par Gwladys Le Cuff

L’insulte Pussey ! donne le ton d’une complexion particulière d’expériences et de sa restitution distanciée dont le livre déploie la longue doléance explicative : la description des micro-pouvoirs à l’œuvre dans le milieu éditorial des comics suit un double mouvement, à la fois analytique et satirique, exposant les raisons d’un avachissement ― progressif mais programmé dès l’œuf ― des formes dessinées et des traits physiques vers une fin présentée comme immanquablement ratée, une existence vouée depuis ses prémisses à la mauvaise niche.

Le parcours du jeune dessinateur Dan Pussey est, dans Eightball, l’une des nombreuses occasions d’un retour critique autobiographique. Retour sur la propagation d’un imaginaire historiquement déterminé, celui de l’univers des super‑héros, dont Daniel Clowes s’est abreuvé toute son enfance ; le recul vers la période de l’après‑guerre lui permettant d’éclairer une genèse de la discipline en préambule à la sienne propre. Retour sur les conditions par lesquelles l’industrie culturelle stabilise l’univers de la scifi, sur les répétitions et légères modulations qu’apportent les individus qui se laissent posséder par lui : entre fierté artisanale d’un dessin pensé comme dernier tenant d’un académisme modernisé et rationalisation en vue de la rentabilité éditoriale. Clowes réfléchit aussi sur les effets d’une distribution pandémique, sur les implications à la fois intérieures et sociales d’un partage différé : l’heroic fantasy est un produit consommé dans les solitudes onanistes d’adolescents au domicile parental mais dont la restitution se fait collégiale et détermine de complexes jeux de positions et d’autorité au sein d’un milieu de fans qui va se spécialisant et se professionnalisant depuis une cour de récréation jusqu’aux conventions Marvel pour finir, en dernières extrémités, aux cérémoniels les plus conservateurs des salons du livre.

Welcome to the ranks of the published ! Tel un miroir, l’espace de l’œuvre, à peine ouvert et en bonne part encore à venir, projette l’aspirant dessinateur dans une course paradoxale, égotique et pourtant altérante. Un ectoplasme auratique prolonge désormais en des membres de dessin la silhouette gauche et les joues bouffies de Dan Pussey. Les voies clandestines de la rêverie s’objectivent et confirment l’appartenance à quelque caste élue dont l’éclat ne saurait tarder à être enfin reconnu de tous ― c’est le scénario de la vengeance du geek à qui le temps long du détour par le support papier, ultime témoin de l’histoire, donnera finalement raison (du moins, devant ses pairs).

Alors que les comics touchaient indistinctement toutes les couches sociales, parmi les gens du métier, producteurs et admirateurs, se sont formés des critères de valeur et de reconnaissance. Pour les transposer à d’autres genres et styles vestimentaires, il faudrait

reprendre les mots par lesquels Les Fruits d’or de Nathalie Sarraute fustigeaient la reproduction sociale réifiée du milieu littéraire parisien au début des années 60 : « On se reconnaît du premier coup. On est n’estce pas, entre gens du même monde. […] Mêmes faiseurs et fournisseurs. Même fleur à la boutonnière, mêmes guêtres et gilet de satin, même monocle à l’œil. »

Clowes semble reconduire avec une certaine fermeté l’idée romantique, ensuite déclinée sous couvert de présupposés psychanalytiques, selon laquelle il faudrait beaucoup de solitude et de frustration pour développer les qualités propices à l’élaboration d’une œuvre.

[ Difficile de dire si à travers les attaques récurrentes de Clowes ou de Ware sur l’enseignement des arts ou la sphère arty des productions en bandes dessinées qui semble s’y superposer sociologiquement, nous devons lire un trope américain propre à l’organisation sociale des arts et la place des comics dans l’imaginaire des classes bourgeoises américaines cultivées. Peut-être ne s’agit-il que du bon vieux duel, largement reconduit ici, entre arts nobles tels que se les inventent les auteurs de comics et comics tels que se les invente le monde des arts contemporains anoblis par l’usage et l’histoire… Toujours est-il que la caricature de Art Spiegelman donnée ici par Clowes comme polarité retroussée de l’industrie Marvel est surtout présente pour assombrir un tableau général dans lequel la réplique artistique n’apporte qu’une absence de solution au Marché, se contentant de lui offrir un illusoire double vertueux. Il s’agit moins, il me semble, dans ce passage de Pussey ! d’opposer des réalités fonctionnelles et sociales l’une à l’autre que de montrer cette opposition elle-même dans toute sa stérilité. Cette composition, dont la relation n’a pas d’autre existence selon Clowes que de se construire terme contre terme, vocabulaire contre vocabulaire, monde contre monde, laisse de côté cette partie de l’activité artistique — et notamment en bandes dessinées — qui ne peut se reconnaître, par son travail et les exigences qui le sous-tendent, dans cette modalité binaire, doublement aveugle ; comment survivre dans l’orgueil de se soustraire à la vanité romantique d’un monde tout autant qu’à la vulgarité marchande de celui qui s’y oppose ? Les lecteurs assidus de Clowes se souviennent de la façon dont Epps, personnage d’un cynisme vaporeux, transparent à lui-même à force de constructions basées uniquement sur l’horreur d’appartenir à quelque monde que ce soit, finit par rejoindre celui du marché de l’art contemporain en exploitant l’imagerie raciste coloniale ; la notion d’ironie, de second degré, d’éventuelle dimension critique des renversements, perd toute forme, toute consistance réelle, lorsqu’au lieu de concentrer le regard sur les œuvres humaines on ne noue de relations critiques qu’avec les sociétés où elles naissent. L’incapacité d’exister hors de l’angoisse d’une assignation sociale produit plus de choix artistiques et politiques, voit-on, qu’une éventuelle vision.
Au fond, c’est sans doute dans la voix narquoise du critique Harry Naybors, telle qu’elle résonne longtemps dans Ice Heaven par l’étrange pouvoir flottant de tiqueter et troubler tout le récit, qui nous renseigne le mieux sur celle de Clowes lui-même, à jamais égaré entre deux rapports sociaux aux bandes dessinées dans lequel ses livres n’ont aucune place assignable.
L.L. de Mars ]

Selon cette acception sacrificielle, le dessinateur serait ce Christ pélican qui s’ouvre la poitrine pour sustenter ses fidèles lecteurs : mais, c’est là le drame, le sacrifice de Dan n’est attendu par aucun autre procès de révélation que les seules nécessités de la reproduction du marché. Son sacrifice s’annulerait donc dans ses visées comme dans ses effets, évanouis lorsque s’arrête l’heure du loisir. La charge de Pussey ! serait alors la revanche d’un Clowes soucieux de se distinguer de ces conducteurs nuls, employés à la reproduction du même. Pour ne plus restreindre l’orbe des rêveries enfantines et afin d’apporter à ses lecteurs la voie déviante d’une pensée critique, plus inquiète, plus singulière, comment le dessinateur parviendra‑t‑il à s’extraire, dans sa pratique mais aussi dans son terreau social, du cercle clos de la répétition marchande ? Seul l’écart entre la vie de Dan Pussey et le reste de l’œuvre de Daniel Clowes délimite finalement la part d’auto‑fiction et celle de dérision, toutes deux indémêlables.

Quoique sa geste d’auteur soit précisément née dans la décision de s’écarter d’un genre dominant le marché, Clowes ne le dédaigne pas entièrement ― si l’on songe à des tentatives telles que Le rayon de la mort qui proposent un « real life » super hero comic ― et sa fascination avérée pour Steve Ditko s’est d’ailleurs prolongée dans le souci méticuleux du collectionneur devenu historien actif de sa discipline. Ces contradictions pourraient être résumées par deux phrases d’Un jour comme les autres… (20th Century Eightball) où Clowes se met en scène : « Pourquoi je me dessine comme ça ? Pourquoi suisje tellement empli de haine envers moimême ? » ― à mi‑chemin entre le dispositif introspectif et la tribune, la table de dessin inclinée est assimilée au complexe chaise‑pliante‑mégaphone du réalisateur en plein tournage, voire à sa réduction inoffensive chez Dante Desarthe, en l’absence de financement pour tourner, au complexe guéridon‑téléphone qui résume à lui seul l’intrigue déceptive de Je me fais rare, film charge adressé au milieu du cinéma. La schize ou l’ironie avec laquelle Clowes se désigne alors même qu’il vilipende la médiocrité de ses confrères pour mieux s’en distinguer pourrait être ramenée au marais qu’arpente le berger de Paludes comme métaphore du pré carré de l’auteur chez André Gide :« Toutes les carrières sans profit pour soi sont horribles, ― cellesqui ne rapportent que de l’argent ― et si peu qu’il faut recommencer sans cesse. Quelles stagnations ! Au moment de la mort qu’aurontils fait ? Ils auront rempli leur place. ― Je crois bien ! Ils l’ont prise aussi petite qu’eux. Moi cela m’est égal, parce que j’écris Paludes, mais sinon je penserais de moi comme d’eux. Il faut vraiment tâcher de varier un peu notre existence. »

Tout le sel, le ressort mystérieux de Pussey ! tient à l’obscure mécanique et aux ressources narcissiques infinies d’un personnage intrigant, le terrible Doctor Infinity, non sans lien avec le rôle prépondérant de Stan Lee pour les Marvel. Clowes énumère les stratagèmes persuasifs par lesquels cet éditeur autocrate s’assure de capter durablement les flux de production imaginaires des jeunes recrues dont il compose le casting comme un band où camaraderie et mise en regard concurrentielle tiennent lieu de moteur, de carburant ― dans un tout autre registre, le rôle tyrannique de metteur en scène que s’attribue Fassbinder dans Prenez garde à la sainte putain dramatisait jusqu’au paroxysme les aspirations conflictuelles des collectifs pris dans les rets des plateaux de tournages. Toutefois, dans ce type d’officine, bien moins révolutionnaire qu’on ne veut le proclamer, règne en fait de fratrie et d’accolade paternelle une subordination hiérarchique d’autant plus trouble qu’elle est déniée. La séparation des tâches a pour effet l’identification de chacun des jeunes employés à un lopin prédéfini au sein des étapes successives de la production. Ceci les arraisonne à une répartition dont leur est présenté, naturalisé, un état du travail pourtant de toute évidence consécutif à une série de choix managériaux, stratégiques et intéressés, et par‑là nécessairement questionnables. Une échelle de valeur demeure d’ailleurs indiscutée entre les tâches : scénariste, dessinateur, encreur, lettreur, tels seront dans l’ordre des mérites, les armes de la visibilité durablement gagnée en kiosque.

La clôture des genres, garantie par la limitation de l’expérience enfantine qui a conduit à l’affirmation de soi dans les dessins de super‑héros, est scrupuleusement surveillée par ce mentor de l’entreprenariat désirant et du monnayage des suées graphiques qu’est Dr Infinity. Tout dessinateur qui se piquerait de s’essayer à des écarts, de s’égarer sur d’autres terrains formels plus fragiles et indéfinis, en un mot plus artistiques, se verra par lui moqué et déconsidéré ; le fautif sera publiquement raillé et prié de rejoindre au plus vite ses ornières habituelles. SIMPLY THIS : that no matter what happens you will always be DAN PUSSEY and we, the producers and consumers of Heroic Fantasy are damned happy about it ! L’identité rassurante du style comme la répétition inchangée des mêmes formules garantissent la familiarité grandissante, l’attente fidèle du lectorat : ce calibrage qui défie toutes les errances du vivant sera la condition sine qua non, la voie médiane menant au succès d’un même character. Or, cette préservation paradoxale d’un savoir‑faire manuel régi par les exigences de la reproductibilité a été précisément décrite par Adorno qui oppose la réalisation standardisée des western, « connue de chaque spectateur de cinéma », à d’autres secteurs qui maintiennent des formes de production, non plus singulières mais individualisées, où, selon lui, « chaque produit se veut individuel ; l’individualité ellemême sert au renforcement de l’idéologie du fait que l’on provoque l’illusion que ce qui est chosifié et médiatisé est un refuge d’immédiateté et de vie. »

Gloire finale de l’éditeur : la remise des prix. Ce moment offre l’occasion d’un récit rétrospectif où se formule pour la première fois devant les intéressés comme devant les assistants les plus extérieurs, l’obscène étalage des bénéfices retirés d’années d’exploitation des dessinateurs. Eux, dont l’acceptation soufferte de leur condition a altéré les profils, bornés par vingt ans de retraits dépressifs, montrent assez qu’ils sont revenus de leurs rêves et se sont violemment heurtés à la dureté de cadences et régulations asséchantes. Entrés mineurs sous les ordres d’une volonté patronale à laquelle ils se sont assujettis, ils sont restés mineurs leur vie entière. Le privilège de la parole et du bon mot de la fin revient à celui qui en a fait autoritairement profession ; et avec cette mise en scène se reporte sur l’acteur l’habituelle bienveillance du crédit toujours déjà accordé à ceux qui se présentent en toute confiance en indétrônables winners. Les anciens dessinateurs employés, remisés comme obsolètes, n’ont plus qu’à grincer des dents discrètement au fond de la salle ou rougir humblement lorsqu’on les désigne quelques secondes à l’attention du public. C’est bien ce à quoi le démiurge Clowes se sera toujours refusé en voulant contrôler SEUL chacune des étapes de la fabrication de ses livres : « Bonjour peuple de la magic 8 Ball… C’est votre Dieu qui vous parle ! » (20th Century Eightball).

L’arbitraire des critères de définition de l’effort et du mérite auxquels s’applique Dan Pussey ne lui apparaît avec clarté que lorsqu’il rencontre un autre milieu répondant à des codes différents : celui de l’art avant‑gardiste. Ses publications l’ont précédé en marchant par devant lui dans sa progressive connaissance du monde ; elles lui apportent l’appel inopiné d’un jeune peintre, la découverte d’étapes ultérieures aux chaînages de la copie et du réemploi que lui‑même pratiquait à partir d’autres dessinateurs, la rencontre, enfin, des échelles de valeur divergentes et contradictoires qui régissent le milieu des galeries d’art comme espaces de propositions subversives, d’expériences in vivo pour ceux qui les produisent et les consomment. Dan Pussey sort des temps solitaires, appliqués et silencieux des miniatures dont le livre, tout magazine ou fanzine qu’il soit, renferme seul les secrets ; en l’espace d’un vernissage, il découvre les créatures plus criardes, spectaculaires et hérissantes de ces performances où les exploits transgressifs se mesurent à l’aune d’une mise à disposition, plus crue encore que Dan n’en avait jusque‑là fait l’expérience, de corps stagiaires subalternisés. Clowes avait déjà sondé de façon aussi intraitable qu’ambiguë dans son Art school confidential, une brochure dessinée alors qu’il était lui‑même inscrit en école d’art, l’hybris de cette sphère toute absorbée dans la production de valeur et la séduction des nouvelles recrues.

Une précédente voie de sortie avait été ouverte par une anthologie luxueuse de dessins arty et destructurés, reçue des mains d’une professeure enthousiaste ; c’est alors qu’advient la découverte à rebrousse‑poil de l’histoire des avant‑gardes, arrivée à la conscience de Dan par la lorgnette d’un de leur dernier succédané hors de prix. Pussey tente de se confronter à cette rencontre mais sans succès : il se heurte aux figures limites de l’absolu artistique le plus rude, fétichisé à l’extrême dans son ascétisme même, qu’un tenancier irascible, plus redoutable encore que son propre éditeur, oppose diamétralement aux normes ronronnantes de ses bandes, trop vulgairement mainstream. Le théâtre cruel depuis lequel s’engendre cette étrange production convainc Dan de refermer prudemment cette porte.

Que disent mes lecteurs entre eux ? La question est obsédante pour les personnages de Pussey !. Dans Ghost World, en revanche, Daniel Clowes y répond très succinctement avec un certain bagout, lorsque, pour mieux devancer l’opinion de son public, il laisse poindre une image désirable de lui‑même dans la bouche d’Enid au détour d’une conversation. Clowes peut‑il être un bon parti ? ― saillie gratuite par laquelle le dessinateur se manifeste volontiers en producteur de valeurs et auto‑promoteur permanent de sa propre personne. Grandeur et misère de la position retirée qu’impose aux auteurs le temps silencieux de la lecture, mais auxquelles Clowes rétorque : mieux que le guitar hero ou la rockstar, le MASSTAR (Maître des Arts Séquentiels et Sensuels Transportant l’Amour et le Raffinement) sait jouer de son pinceau, cette « extension phallique » qui dégouline d’amour sur les fesses d’une passante et gicle sur une pin up publicitaire des sixties : « Maintenant que vous le dites, j’essaierais bien moi aussi un masstar ! » (20 th Century Eightball)

Œuvre réquisitoire survenue après le temps desprescriptions, Pussey ! semble entièrement absorbé dans le régime d’une narration discursive de mauvais aloi. Son dessin est travaillé d’un académisme tel qu’il deviendrait presque transparent et s’abolirait au gré transitif de la lecture s’il ne recourait à la caricature. Au contraire, une tentative de narration graphique telle que Patience, composée selon une acception plus large, vaporise le récit de trouées oniriques qui suspendent le narrateur ; quelques gouttes de sang dans la neige arrêtaient Perceval hébété et comme endormi sur sa monture en ramenant à lui le visage de l’aimée : sa chevelure se détache et prend ici une ampleur astrale, céleste, laissant son empreinte jusque dans l’apparence d’un clair de lune, sans redouter de se confronter aux pauvretés des poncifs. Ces analogies formelles construisent les associations mnémoniques qui traversent les temporalités complexes des sauts du récit entre différentes époques : le décolleté rose de l’aimée tend vers l’informe d’un bubble gum étiré jusqu’à se trouer, ou vers celui de la chair potentielle en constante formation que reconfigure sans arrêt la machine à remonter le temps, comme descente dans les possibles multiples d’une chaîne ADN ou d’un bonheur inatteignable.

La question des effets de la reproductibilité technique sur les psychés et les formes d’apparition du vivant se posaient déjà avec une insistance fantomale dans Comme un gant de velours pris dans la fonte, enquête saisie dans un univers lynchien tenu en tension quelque part entre Hollywood et l’Amérique terrifiée par la famille Manson. Le récit s’y ouvrait sur le cinéma, dans une salle pornographique, et traverse diverses figures du reproductible ― la face APE gravée sur le pied du jeune homme et dont le personnage est reproduit dans tous les dérivés du merchandising, le plan sur le dos rasé du chien, les multiples dessins d’une enfant voués à être réutilisés et reproduits par des adultes à des fins de business que l’on ignore ― qui forment ensemble un dédale d’images dans lequel s’englue l’intrigue autant que se noue le mystère.

(je retranscris là les échos d’une discussion avec Joachim Clémence).