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omme
beaucoup d'artistes underground dans les années 80 naissantes,
je frayais dans les milieux de la musique industrielle où se diffusaient,
péniblement, des cassettes demos, trésors de bizarreries
et le plus souvent d'inaudibilité complète ; des bricoleurs
plus ou moins géniaux s'appropriaient un art dont la plupart du
temps ils ignoraient toutes les règles et inventaient sans le savoir,
durant les trois premières années de cette décennie,
ce qu'allaient être les formes de l'avant-garde de la suivante entre
les mains désormais de vrais musiciens.
Certains d'entre ces derniers, reconnaissons-le, n'étaient autres
que les premiers ayant persévéré.
Nombre des auditeurs basculèrent
dans la production ; un mimimum de matériel étant requis,
c'est avec une batterie d'instruments de cuisine, une bassine d'eau sous
laquelle je chantais et quelques outils de bricolage que j'ai couvert,
de 1984 à 1987, des kilomètres de bandes magnétiques
heureusement disparues. L'acquisition
d'un synthétiseur, puis de matériel d'enregistrement et,
surtout, la rencontre avec le guitariste Eric Nedelec, m'ont permis de
transformer en travail ce qui n'était qu'un défouloir sonore
sans grand intérêt.
1989 fut l'année de
la mise en musique (bruitiste) des chansons disséminées
dans UBU par Jarry, et une trentaine d'autres pièces soit
en collaboration avec E. Nedelec, soit seul furent enregistrées
cette année-là, le travail sur un home-studio multipistes
permettant une parfaite autonomie.
La possibilité de créer
une musique plus riche et plus complexe (que ne me le permettaient mes
faibles connaissances classiques de la musique) s'offrit à moi
avec l'apparition dans mon univers sonroes de l'ordinateur (un premier
Amiga acquis en 1990) et l'invention de systèmes de notations pour
écrire mes compositions acousmatiques qui m'ont permis de faire
enfin la musique que je voulais. Depuis 2000 et les premiers travaux avec
Vincent Matyn puis François Coquet, ce sont essentiellement les
autres musiciens qui, désormais, m'aident à ouvrir et enrichir
mon travail d'écriture et d'interprétation. De nombreuses
formations, qui font entre elles le grand écart musical - meilleure
garantie contre l'ennui et la répétition - sont nées
de ces rencontres. Ce fut à chaque fois l'occasion de changer aussi
bien de mode de jeu que d'écriture musicale.
Depuis 2004, le travail avec
des instruments de lutherie artisanale, encouragé par les échanges
avec Éric Loillieux et DJP, s'est couplé le plus naturellement
du monde avec mon travail acousmatique pour me conduire à cette
espèce de dialogue continu entre le jeu instrumental et
la construction de dispositifs informatiques souples, conçue à la fois
comme lutherie et comme dispositif et processus partitionnel.
Aujourd'hui, ma musique a pour structure et espace de développement un modèle géographique, l'archipel. Factuellement, elle navigue sans coupure entre jeu interprétatif et improvisation, espaces clos et chemins mouvants, lutherie artisanale et dialoguants acousmatiques, écriture et dérive. Il s'agit pour moi de rendre sensible l'inévidence qu'il y a à se donner à deux activités hors du commun : écouter de la musique, faire de la musique.
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- Donner le ton (2002.2003)
- Coeur vert des oiseaux,
ensemble de pièces pour lutherie artisanale, voix et machine
sur des propositions sonores de Éric Loillieux (2004)
- Eucharistie
(2004)
- Specola (2005)
- Lulu, un micro opéra-bouffe
en un acte (2006)
- Musiques de films (depuis 2004)
- Sainte Conversation (2005), pièce pour harpe, soprano et haute-contre
- Six sonnets étriqués (2005)
- Fantaisie pour trois sirènes dans une
salle de bain (2006)
- Pépère bleu bleu
(2007), musique enrhumée faite avec le nez
- Traqueurs de sons 9+5 (2007 travail
collectif réalisé au cours d'une résidence au Centre
d'Art de Bazouges)
- 25
Microtonies -pièces acousmatiques de une minute à
une minute trente (2007), apparues hebdomadairement à la page d'accueil du Terrier
- Deserto Rosso (2007) - Work in progress,
volet I - Antonioni.
- 5xseul, musiques solistes ( en concert) six
pièces (2007/2009)
- ANADOPI
(Centre Midassien
de Traitement des Déchets Culturels) - 14 pièces disponibles
- Le Terrier au Nova (Bruxelles 2009), avec C. de Trogoff, Jean-Luc Guionnet, Leo Maurel, DJP, V. Matyn
- La plus grande partie du travail élaboré entre 2009 et 2011 se développe dans des cadres proches du Salon de Musique
- Petite messe funèbre (2011)
- Une brève et longue histoire du monde, marche pour jardin d'hôpital (2011)
Post partition pour soliste improvisateur : invitation à un jeu de géométrie sonore. Sur une base de travail assez simple, pour musiciens ou non musiciens, il s'agit d'un travail de tapisserie collectif en vue de créer des pièces orchestrales permutatives.
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ARCHIVES
DISCOGRAPHIE |
Autres formations:
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L'essentiel
de ce que je pourrais raconter sur mon travail est
contenu dans un entretien avec C. Petchanatz, disponible ici. |
LES PIÈCES PRESENTÉES
PAR LE TERRIER |
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Petite messe funèbre (pièce semi improvisée sur conducteur graphique) |
Pièce pour clarinette, tom bass et batterie enregistrée au Salon de Musique en octobre 2011. La clarinette est jouée sur la membrane du tom, la faisant vrombir en passant du souffle à vide au son joué ; les vibrations d'une cloche d'argile frottée se fondent à celles que provoque le souffle de la clarinette sur la peau. Chaque instrument semble se cacher dans la réverbération de l'autre. C'est un cortège rendu indistinct par une brume épaisse. La partie batterie est jouée à part, ce sont les autres instruments qui la guident et l'encadrent : elle tente un pas, mais la marche était entamée sans elle. Télécharger le mp3 en cliquant sur la vignette ci-contre. |
Une brève et longue histoire du monde, marche des soins palliatifs (2011) - marche pour clarinette parlée, clarinette sourde et batterie. Pièce sans durée déterminée, articulée sur une série de motifs rudimentaires combinables à l'infini, qu'on peut indifféremment ouvrir ou fermer, descendre ou monter, étirer ou rétrécir. La marche est ici donnée sous forme de bref exemple, elle est normalement jouée jusqu'à épuisement.
Télécharger le mp3 en cliquant ici. |
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ANADOPI - Centre midassien de traitement des déchets culturels |
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Work in progress collectif entamé en 2010
Voici un ensemble de piécettes réalisées dans le cadre de notre Laboratoire de la Copie. Les titres, mis en relations avec les travaux qui y sont liés, sont suffisamment éloquent pour éclairer le processus d'écriture et de création sonore.
TOUT EST LÀ |
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5
fois seul (concerts) |
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huit pièces acousmatiques et instrumentales
(violoncelle, harpe, percussions, guitare, banjo, loillieuse, flûtes,
machines, objets) réalisées dans le cadre des concerts
solo «5xseul» , organisés avec
Arno Bruil au cours de l'année 2007-2009 (une présentation partielle de ces concerts est
donnée ici) |
- Pièce 01 - 4:08
Enregistrement en studio. (Percussions, réponses informatiques)
- Pièce 02 - 3:31 Enregistrement en studio.
(voix, flûte, bande, réponses informatiques)
- Pièce 03 - 7:00
Enregistrement en studio.
(caisse en bois, couteaux, réponses informatiques, flutes artisanales, objets)
- Pièce 04 - 6:07
Enregistrement en studio.
(caisse en bois, banjo, réponses informatiques, bandes, objets)
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- Pièce 05 - 15:22
Enregistrement en studio.
(harpe, réponses informatiques)
- Pièce 06 - 14:03
Enregistrement en concert.
(banjo, métalophone,
réponses informatiques)
- pièce 07 - 8:46
Enregistrement en concert.
(percussions à membranes et à lames, bande,
réponses informatiques)
- pièce 08 - 7:29
Enregistrement en concert.
(violoncelle, guitare
réponses informatiques)
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Deserto
Rosso |
Quatre pièces solo enregistrées au cours d'une résidence
de travail collectif du trio éphémère «Les
années passent» (Arnaud Bruil, Gaël Violet,
L.L. de Mars), à Etel, au cours de l'été 2007.
Il s'agit d'un Work-in-progress consacré au cinéma
et aux musiques de films présentant ici sa première
série, DESERTO ROSSO (Antonioni).
Les pièces découlent indifféremment de l'attention
portée au film et à sa musique, et constituent une
sorte de commentaire sonore plus qu'une éventuelle illustration
a posteriori du film. |
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Concertino - trois piécettes semi improvisées avec Léo Maurel |
Ces trois piécettes à durée fixe pour un duo d'instrumentistes dans des couplages objets, instruments et machines, furent écrites en mars 2006 pour ouvrir mon exposition au Centre d'Art de Bazouges la Pérouse (ici, enregistrement public):
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Traqueurs
de son 9 + 5, travail collectif réalisé avec neuf enfants
de l'APASE au centre d'art de Bazouges La Pérouse en avril 2007 |
Cette cellule du site présente:
- l'intégralité des pièces réalisées
par les lardons de l'APASE (quatre jours de collecte de sons, de
nettoyage et de montage).
- leurs autoportraits dessinés montés en interfaces
avec la représentation graphique de leurs montages sonores
sur un tracker et un portrait photographique saisi pendant leurs
séances de travail.
- Les cinq pièces réalisées par moi au cours
de leur passage au centre d'art.
- Une série d'une trentaine de photos prises sur les lieux
de traque sonore (Réponses sans question).
-La pochette d'un CD à imprimer.
- Une série de sept dessins (Rébus à sept
trous).
Tout est là |
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Pépère
bleu bleu, musique enrhumée faite avec le nez |
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Cette piécette est enregistrée en une
seule prise pendant une période de forte fièvre ;
demie improvisation assoupie singeant une écoute somnolente
de radio jazzie un soir de programmation molle au volant d'une saloperie
de citroën à suspension hydraulique. Il fait un peu
trop chaud à cause de ce putain de chauffage de voiture impossible
à régler correctement, votre nez commence à
vibrer bizarrement. La route est floue et pique un peu les yeux.
Le chanteur dans le poste est visiblement une marmotte déguisée
en homme.
MP3 à Télécharger |
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Sainte Conversation
(pièce pour harpe, soprano et haute-contre) |
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Pièce composée pour éclairer cette partie de mon regard sur la peinture qui me coupe la parole. Son opérateur est la multiplication, c'est lui qui fait circuler la parole de l'Annonciation aux Saintes Conversations.
Il s'agit, le plus littéralement possible, d'une étude du texte
(celui de Luc) et de ses effets sur l'image en tant que celle-ci est le lieu-même de
l'Imitation sans cesse reconduite...
Pièce intégrale en mp3s, partitions en pdf, photos |
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Fantaisie
pour trois sirènes dans une salle de bain
(piécette bouffe pour voix) |
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Cette piécette grimaçante s'inscrit
dans une série d'études légères dont
l'écriture, très graphique, est réduite à
son strict minimum : une ligne courant sur le papier millimétré,
tracée les yeux fermés pour chaque voix pendant des
séances d'improvisation. Les lignes sont réinterprétées
en une seule prise avec un minimum de retouches au mixage.Ces pièces
sont à considérer comme des jeux vocaux idéaux
pour patienter en attendant le digestif après un repas de
poissons.
MP3 à
Télécharger - Écoute
directe en quicktime |
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DONNER
LE TON
(pièce pour saxophones baryton et soprano, bandes acousmatiques,
voix et chambres d'écho, 2002) |
Cette pièce de neuf à dix minutes a été
composée pour le saxophoniste François Coquet ; alternant
entre la voix et le saxophone les modèles de paraphrases et les
jeux de contradictions, la structure collagiste du morceau repose essentiellement
sur la possibilité de tempérer à la table de mixage
les écarts d'intensité entre les deux instruments. Le texte
est une litanie désabusée qui égrène les motifs
de dégoût et avoue l'impossibilité de les reduire
en les vouant, comme dans une grimacière tirade de cinéma,
au meutre.
La malléabilité de l'usage des bandes, le dialogue nécessaire
à établir entre les deux instrumentistes, offrent au morceau
une large part à l'improvisation brodée à la fois
sur les motifs écrits et sur la théâtralité
excessive du texte.
L'enregistrement disponible ici fut réalisé lors du Festival
ArBag, à Auray, en octobre 2002
Disque
disponible chez Boxpock ici
Cette pièce est sous Copyleft, l'intégralité des
ressources (enregistrement, bandes de travail, partitions) et une explication de ce qu'est cette Licence Art Libre sont disponibles
ici.
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Archives |
PETITE MESSE DE REQUIEM
(Pièce électronique, 1989): |
Cette pièce est composée
pour un DX7 connecté à une Digital Delay (chambre d'echo),
et le texte du chant est extrait de La Vita Nova ( Dante ). Elle
fut écrite pour le décès de Raphaël-Gaëtan
JOA, un ami. Sa composition lancinante et linéaire répond
à l'idée que je me faisais de la gravité nécessaire
à de telles circonstances; il ne fait aucun doute qu'aujourd'hui
je la composerais tout autrement.
extraits et morceau intégral, téléchargement
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LA
CHANSON DU DECERVELAGE
(pièce électronique, 1992): |
Cette pièce ne prend
pour base que le texte de la Chanson du décervelage (Ubu
cocu), et non la partition d'Alfred Jarry ; elle en respecte cependant
l'esprit, abusant des effets de cuivres et de percussions grotesques.
Composée sur le 8 piste Octalyser pou Amiga, elle n'utilise
que des sons internes (pas de pilotages Midi) en huit bits. L'introduction,
lente et imitant les manières de voix d'un orgue distordu, est
clairement narrative, et évoque la traversée de «
la Pologne, c'est-à dire nulle part ». Le motif principal
en est dû au bidouillage (le seul musical de sa vie sans doute)
de Julien Demarc.
Le développement de la mélodie principale joue sur l'enchaînement
de quatre motifs aux vertus très distinctes
a--->A (x4), grimaçant,
B, intriguant, A(x3), et C(inquiet)--->D(lamento).
2 extraits à écouter et morceau intégral à
télécharger
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Quatre petites
pièces fractales (1997) |
Les
quatre pièces qui suivent ont été composées
sur un petit logiciel gratuit "Fractal music"; de nombreux logiciels
de ce genre ("Music number", par exemple) permettent de générer
en midi des séquences infinies de boucles récursives,
avec un nombre réduit de paramètres d'intervention. Fractal
music dispose d'une quinzaine d'opérateurs de base agissant sur le
type d'interactions entre les tons (les modèles fractals, le facteur
de récursion, le degré de tolérance aléatoire
etc.), les modèles d'harmoniques, sur les timbres et hauteurs de
base, des calages métriques on ne peut plus basiques et de huit pistes.
La seule action possible pendant le déroulement du morceau est l'activation
ou la désactivation d'une de ces pistes. On imagine sans peine qu'un
dispositif aussi primitif oblige à une attention redoublée
pour ne pas produire inlassablement la même ritournelle stochastique.
- Fugue aléatoire. Premier essai de pièce fractale,
c'est évidemment la forme de la fugue qui s'est imposée
à moi pour voir ce qu'on pouvait tirer de la gestion de mélodies
récursives. L'intérêt de ce genre de pièce
est de pouvoir les livrer avec leur version programmatique, donnant
à l'auditeur une possibilité d'improviser lui-même
de nouveaux arrangements sur le morceau.
Real Audio téléchargement
MP3
- Quatre mouches de velours gris. La tentation étant grande
de se laisser guider par les principes des logiciels de génération
fractales et de se glisser dans les modèles sériels ou
progressistes, cette piécette ludique tire au contraire sa structure
d'une très grande économie de moyens.
Real Audio téléchargement MP3
- Trouer et remplir. La plus ouvertement bruitiste de ces petites
pièces, "Trouer et remplir" est créée
exclusivement pour jouer des possibilités de mixage en direct
des pistes fractales, sans soin particulier accordé à
la richesse éventuelle des boucles utilisées.
Real Audio téléchargement MP3
- Dans le bain. Pièce percussive et décorative,
"Dans le bain" est la quintessence de la pièce fractale
et pourrait très bien avoir été composée
par une machine seule.
Real Audio téléchargement MP3
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ME
& THE FISH, Cantate pour un poisson
(A cappella, pour soprano et Alto, 1998): |
La Cantate pour un poisson
fut composée autour du poème Me
& the Fish, extrait du recueil Constitution(s) (publié
chez K’D M éditions, 1994).
C’est le produit d’un véritable travail de collaboration avec les
deux cantatrices Elizabeth çatçoury et Julie Delalande;
s’il est toujours difficile de s’entendre avec des interprètes,
même lorsqu’on partage la même grammaire musicale, le travail
en est extrêmement compliqué lorsque ce n’est pas le cas.
Il a donc fallu inventer ensemble un système de notation qui leur
permettent de se retrouver dans mes explications vaseuses. Je les félicite
pour leur patience et, aussi, leur invention, car ce morceau n’aurait
jamais pris cette forme sans leurs interventions pour calmer ou enrichir
ma façon de travailler.
Comme tous mes travaux musicaux celui-ci est composé à la
manière d’un collage de motifs hétéroclites, dont
l’ensemble est pensé comme un opéra-bouffe, éloge
de l'immobilité.
2 extraits à écouter et morceau intégral à
télécharger
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URBAINE
( pièce acousmatique et voix, 1999/2000): |
Construite
au départ sur la même structure que le poème "Beat",
Urbaine est une pièce à la fois linéaire (elle suit le cours de la journée
d'une ville) et spatiale (elle s'articule comme les cellules habitées
qui donnent à la facade d'un immeuble leurs fenêtres allumées ou éteintes),
Urbaine est une pièce narrative qui vise une sorte de réconciliation historique;
son attirail technologique est celui de la musique des home-studio sur
micro ordinateur, ses influences et les éléments sonores que j'y manipule
sont chevillés à l'aventure de la musique acousmatique. Un hommage au
GRM et à tous ces compositeurs qui ont dessiné pour mon oreille les sinuosités
d'un nouveau pavillon.
Cet enregistrement fut réalisé au Studio de F. Lawrence,
en octobre 2000, avec les voix de Julie Delalande (soprano) et Élizabeth
Çatçoury (alto).
4 extraits à écouter et morceau intégral à
télécharger (version avec et sans voix)
Albums photographique
en concert
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SIX
MUSIQUES POUR LES AUTRES-STRABISME
(pièces électroniques, 2000): |
Ça faisait très
longtemps que je voulais mettre en oeuvre un tel projet: créer
des pièces susceptibles d'être entendues seules, mais présentant
une structure suffisamment ouverte pour permettre à divers instrumentistes
de s'y glisser, pour composer ou improviser dessus.
Il m'a fallu l'expérience d'Urbaine,
une pièce complexe et de longue haleine, pour être assez
assuré dans mon travail et entreprendre cette aventure singulière.
Ces six pièces ouvertes ont pour l'instant été interprétées
avec le compositeur acousmatique Vincent Matyn, qui y a infiltré
son savant travail de mixages. Le saxophoniste Bertrand Gauguet et la
chanteuse Elisabeth Çatçoury seront les prochains invités
dans cet espace sonore.
Je vous livre les pièces dans leur version brute, non seulement
pour votre plaisir d'écoute, mais aussi, si vous êtes musiciens,
pourvous convier à tenter l'expérience (Expédiez
un CD vierge et demandez moi les fichiers .wav à : lldemars@wanadoo.fr
)
|
Vous pouvez maintenant découvrir un des résultat
possibles de l'utilisation de ces bandes en concert à Paris
dans le cadre du festival Wox, avec Vincent Matyn ICI.
Un album photographique de ce concert est également consultable
ICI, et un autre,
lors de la réinterprétation de cette pîèce
au Bon Accueil (Rennes) ICI. |
2 extraits à écouter et les 6 morceaux intégraux
à télécharger
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POZOR
(pièce acousmatique, 2001) |
Cette piécette de trois minutes a été composée
pour un court-métrage vidéo de Maurice Pozor, LOUDA,
que vous pouvez voir sur son site, Bazooka
0980, à cette adresse http://pro.wanadoo.fr/pozor/video/video11.htm.
Travailler pour ce film était assez reposant, les événements
video tissant déjà la trame structurelle du morceau, égrenant
ce qui allait en constituer l'enchainement narratif et décider
des articulations, des éclats ponctuels, etc.
Le principe de composition est très simple: dix générateurs
d'ondes harmoniques sont couplés à des phaseurs décalés
dont les modulateurs donnent libre court à une interprétation stochastique. Les différentes
frictions des harmoniques créent des sons spectraux, et les accidents
les plus marquants offrent un cadre narratif supplémentaire pour
broder soit des variations harmoniques soit des accompagnements dissonnants.
La nature ondulante des sons phasés suffit à donner le tempo
de la pièce.
2 extraits à écouter et le morceau intégral à
télécharger
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TUGNY
(chansons, août / novembre 2001) |
Au
début de l'été 2001 Emmanuel Tugny (dont vous pouvez
découvrir le travail d'écrivain
ICI ou en vous abonnant à la revue MMI ICI
) me fila un paquet de textes de chansons en me disant "Hé,
Laurent, ça te dirait de mettre ça en musique?". N'ayant
jamais fait ce genre de truc, j'étais assez dubitatif sur mes compétences
pour un travail de chansonnier, mais le pari de faire une pop respectant
les règles en usage du genre sans sombrer dans la nouillerie ordinaire
était assez excitant pour que je m'y frotte. Le résultat est
ce que j'appelerais de l'acousmapop, une musique née en studio
et destinée à y rester, majoritairement électronique;
si j'ai choisi de conserver ma voix de sifflet de cocotte-minute pout les
interpréter, j'ai toutefois fait appel à mes deux chanteuses
préférées pour les choeur de Yankee Duddle,
Élizabeth
Çatçoury et Julie Delalande, à Jim B. de Enihcam
pour la partie guitare de Avec un coeur, à François
Coquet de Rhizome pour la partie saxophone de la même chanson,
et à Raphaël
Edelman pour la partie guitare de Anne et Suzy. Merci aussi à
Jean-Christophe de Enihcam et à Jean-Marc
Duchenne pour avoir mastérisé cet 'album. Décidément,
il y aura eu du beau monde au casting pour la conception de Tugny.
Alors écoutez les extraits, téléchargez L'INTÉGRALITÉ
DE L'ALBUM AVEC SES POCHETTES IMPRIMABLES ICI.
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L'album Tugny a donné lieu à
un concert au Bon Accueil le 5 Juillet 2002 ; vous pouvez consulter
un album photo de ce concert (cliquez sur l'image de gauche)
et télécharger l'intégralité des morceaux
inteprétés par Julie Delande, Élizabeth Çatçoury
et bibi (extraits en quicktime, morceaux en MP3s). |
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MORE
OPERA
(Opera acousmatique en 1 acte et 7 scènes, 1991/93): |
Texte du livret du CD (Produit par K'D M éditions, 1997)
« La musique rock est celle que l’on ne va pas chercher ; dans
sa version abatardie (pop ou musak) ou sous sa forme plus ou moins expérimentale,
c’est la première musique que l’on habite en naissant. C’est aussi
celle qu’une grande distribution n’empêchera jamais de fédérer
des auditeurs qui lui trouveront, étrangement, une valeur d’exception.
Sa valeur d’échange groupale lui tient lieu de morale, de cachet
d’authenticité et d’engagement politique. En vérité,
elle porte tous les stigmates d’une réelle dépolitisation
du sujet social au profit d’une politique jamais avouée de fascisation
esthétique.
Ce degré zéro politique comporte une marge d’inoffensivité
proportionnelle à la prétention d’exclusivité du
producteur et des auditeurs: plus un auditeur renonce à l’intimité
prétenduement élitiste avec le groupe choisi et au périple
d’initiation parodique qui l’entoure, plus il se soumet aux règles
de la fascisation esthétique la plus écrasante. La distance
est en vérité assez faible, c’est celle qui sépare
le dogmatisme aveugle de la secte naissante. |
Le
rock pêche généralement par là où les
révolutionnaires de 1789 voulaient entraîner la musique :
stupéfaction, efficacité, hégémonie, haine
de la culture, militarisation des comportements, esprit de chapelle.
Mais cette musique étant justement l’habitat de tous, comment échapperait-elle
à la diversité de ses habitants? Puisqu’on ne peut pas apprendre
à oublier, les compositeurs contemporains ont cessé d’écarter
comme un parasite lescaractères de la musique rock, et l’administration
de ces particularismes a gagné un champ immense d’investigation
musicale vaguement occupé par deux tendances: une implication des
données offertes par le rock et ses succédanés dans
le domaine dit de la musique contemporaine (Heiner Goebbels ou,
dans une toute autre mesure, John Zorn), et la prolifération de
formations musicales dont l’instrumentation et la culture sont de toutes
évidences rock, mais que les audaces de la musique contemporaine
ont poussé dans cette direction expérimentale. Si le jazz,
musique un peu plus savante, se prêtait évidemment à
cette rencontre (et elle se fit très tôt comme on sait),
la pauvreté et l’inculture affichée du rock d’une part,
et l’indifférence polie des compositeurs plus savants à
son égard l’ont considérablement retardée. Il faut
bien reconnaître que la proximité induit souvent l’invisibilité
: pourtant, l’immédiate disponibilité du rock est d’un usage
qui ne risque ni l’exotisme historique du post-modernisme, ni celui géographique
de la grotesque et cynique world-music.
Écouter du hard-core ET Luciano Berio n’est pas une attitude post-moderne,
mais une réalité moderne.
MORE OPERA a été composé en 1991, à
une époque où la techno naissante fabriquait déjà
une bonne quantité de redoutables crétins : émerveillés
par la technologie avec pas moins de 45 années de retard sur Stockhausen,
elle allait permettre à une génération d’ânes
bâtés de se rendre supportable une musique de recherche à
laquelle ils ne comprenaient rien en la rendant dansante. Tout y passera,
de Bach à Jimi Hendrix, le tout mâtiné d’une incompétence
à composer quoi que ce soit d’original et de subtil qui touche
chez eux à la lumière.
C’est l’emportement
des guignols technocratiques au début des années 90 pour
l’épouvantable musique du très officiellement nazi Carl
Orff qui marqua la nécessité de produire une pièce
qui puisse être simultanément la réponse musicale
d’un compositeur à cet enthousiasme inquiétant, et une esquisse
de commentaire sur cette réponse : MORE OPERA s’écoute
plus aujourd'hui comme un repli analytique de la musique sur elle-même
que comme une oeuvre au sens le plus traditionnel du terme. autant dire
qu'elle m'est devenue inaudible.
Au même titre qu’un film d’Haneke est nécessairement percuté
par la violence dont elle est le sujet, MORE OPERA est sans cesse
dans la zone de perturbation des éléments misérables
soumis à l’analyse.
La lente gradation qui
s’opérait, morceau après morceau, dans l’épaisse
et martelante touffeur des percussions synthétiques ne conduisait
peut-être pas à la réponse la plus optimiste que l’on
pût imaginer, mais elle traçait un panorama assez exact de
l’immense travail qu’il reste à faire. »
2 extrait de d2 pièces, et 2 morceaux en version intégrale,
téléchargement
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ARCHIVES:
Le Daltatron (interface
Flash de Daltex sur des lectures de
Beat)
Cette petite interface réalisée
par Daltex (dont vous pouvez découvrir
le travail ici ) est née d'une rencontre au cours d'une Copyleft
party au Webbar. Destinée à être sophistiquée
pour devenir un véritable instrument de concerts, ces deux exemples
vous donneront un aperçu de ses possibilités.
exemple 01
exemple 02
À travers le Miroir (pièce
bruitiste, 1988)
Cette pièce, la première
à être issue d'une partition - très embryonnaire -
est très formalistement construite sur le passage du miroir par
l'Alice de Carrol : le corps principal du morceau ( chant réverbéré
exagérément et boîtes à rythme concassées
par un écho très court ) subit en son milieu une distorsion,
qui le conduit à être dupliqué à l'envers dans
son intégralité. L'accompagnement de cette deuxième
partie corrige l'effet des bandes inversées en liant les passages
chantés et hurlés.
morceau intégral à télécharger
(master 2007)
Climbing up
the stairs - Pop Song (pièce acousmatique et chant, 1989)
Cette pièce fut composée
comme un "divertimento", pour me reposer d'une période assez productive
de musique expérimentale acousmatique, durant laquelle je découvrais
la brute complexité de la synthèse FM du DX 7. Quasi improvisée
sur des banques de sons destinées à d'autres travaux plus
sérieux, c'est le texte -anecdotique, proche de l'esprit objectiviste
américain- qui guide le jeu.
extraits à écouter et morceau intégral à
télécharger
Bientôt dans les
archives: Space & Soap Opera, extraits (1988)
|
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