Numéro phare du "1er TXT", qui voit le "groupe de travail TXT" se rallier aux positions du Mouvement telquelien de Juin 71 (cf. nos précisions dans les notes de l’article
"Fonctions d’une revue" , texte-programme) et chercher un compromis interne dont l’échec aura raison du "groupe" tel qu’il s’était constitué (cf., à ce sujet, notre article "Le "groupe" : horizon mythique d’une avant-garde exaltée" dans la rubrique "Anamorphoses"". Le numéro 5 est aussi celui du premier "concept TXT" :
le "carnavalesque" , relecture et réévaluation d’un motif alors à la mode.
Article encartonné et espérons bientôt disponible.
Ce texte fondateur du premier concept TXTien – le "carnavalesque" – est un exemple précoce de cette volonté affichée de critiquer les leurres de l’époque. Concept profondément iconoclaste, c’est probablement l’un des vestiges "les plus saufs" de l’esprit TXT : il parcourt toute la revue jusqu’à la fin et devient même une arme critique pour ses rédacteurs, forgée à partir des articles de Bakhtine sur Rabelais, et de la lecture qu’en a fait Julia Kristeva. Dans un contexte de bataille rangée entre idéologies, en ouverture d’un numéro qui affirme son adhésion aux propositions du Mouvement de Juin 71 et donc sa rutpure avec la ligne "dogmatico-révisionniste" des PC français et belges, la rhétorique mao est de mise…
A propos de Littérature interdite, Pierre Guyotat, NRF, 1972.
Cet article, signé "TXT", revient brièvement sur les divergences au sein du groupe concernant la ligne politique à adopter : une ligne dogmatique, proche des PC français et belges, s’oppose à la ligne mao-telquelienne définie par les propositions du Mouvement de Juin 71, auquel adhère finalement la revue, sous le patronnage de Louis Althusser.
A propos du Nouveau Roman.
1.- Le signifiant : "image acoustique" (Saussure) dans la constitution duelle du signe. Quoique nécessairement compris dans le travail de fiction, on s’est employé à l’obnubiler, à ne pas considérer ses effets, sans doute en raison de l’arbitraire même du signe et de la primauté accordée à la signification, au signifié. A maintenir pour le temps d’une démonstration la distinction prose/poésie, nous constatons que la poésie mettant moins l’accent sur l’axe syntagmatique du langage s’est toujours (…)
Que la rature soit supplémentaire, que dans son écriture feindre ne soit par dilapidation, par une dialectique "sans réserve", que le risque du I : fendre, voilà qui ne cernerait pas encore G. Bataille. "Qu’est-il ? Rien qui puisse être exprimé par un substantif" (Sollers). Bataille caché(e) : la "lettre en souffrance" de son dérobement réouvrirait l’hétérogène, l’indécision, ou décision retardée par l’écriture. "Le garçon et la fille se confondent dans une découverte innommable (les fentes de l’ordure)" . (…)
La contradiction du signe et du gramme n’est pas relevable. La question qui sous tend cette affirmation est la suivante : la "retombée représentative" (Kristeva) de la subversion carnavalesque n’est-elle pas inscrite dans sa structure ? Les réflexions sur le "mot ambivalent" que Bakhtine place au centre de sa "poétique" ne gardent-elles pas par nécessité et limite interne de sa problématique leur attache à la représentation ? Si la réponse affirmative à cette double question s’impose, c’est parce que (…)