Moins la main

— Elle a l’air belle cette machine. Vraiment c’est une belle machine.

— ET elle donne de BONS tickets.

— MIAM MIAM. Ils ont l’air bons ces hot dogs. MIAM MIAM.

— Avec tout ce gruyère fondu ça doit être VRAIMENT bon.

— C’est bien d’être à deux. C’est mieux que d’être tout seul. Moi, J’AIME bien avoir des relations sexuelles.

— Se masturber c’est bon pour la santé.

— Je vous masturbe pour 1 euro.

— Vous souhaitez que je vous masturbe ? Un euro seulement.

— Se masturber, ce n’est pas seulement agréable, c’est bon pour la santé.

— MASTURBATION MÉDICALE

— 1 EURO.

— J’ai de la chance parce que normalement mon stage il durait 6 mois, et ça fait un an qu’ils me gardent.

— En stage ? Tire une carte.

— Oui, en stage, mais j’ai de la chance, il y a plein d’autres personnes qui sont en attente.

— As de cœur.

— Pour les sous, ça va ?

— J’ai un job de serveuse, le soir. Toi, qu’est-ce que tu fais ?

— Je bosse en free lance, dans le spectacle de rue.

— C’est bien de faire un truc qui te plaît.

Le Magicien — Lionel Tran et Lucas Méthée — Terre Noire

 

 

 

Bien que je déteste être traitée de la sorte, je ne comprends que trop ce genre de méprise... Après tout, ne sommes-nous pas tous, plus ou moins, la jôle de quelqu'un ?

T'as vu ça ? Comme elle a détalé ?

Bien que je déteste être traitée de la sorte, je ne comprends que trop ce genre de méprise... Après tout, ne sommes-nous pas tous, plus ou moins, la jôle de quelqu'un ?

Hé ! N'y a plus de porte !

Ouais ! Moi aussi, ça m'a fait pareil...

Quand j'ai voulu décamper et que j'ai vu qu'il n'y avait plus de porte... Mordious ! J'en aurais bouffé les murs ! Où c'est qu'elle est ?

On faisait une java du tonnerre de Dieu, là-bas, sur la terre, à Péret. Qui prend la route de Pézenas, toujours tout droit...

Je mariais une fille de Lodève. Alors tu parles ! On vidait des litres, on vidait.... Où c'est qu'elle est ? Petipeti petiiiii

À un moment, je suis allé pisser derrière l'église, normalement.

Et tout à coup ! Tak!

Je sens un machin qui me rentre dans l'oreille, qui aspire.

N'ayez pas peur mes petits bouchons. Voilà, je vous la mets ici.

Après, « bonsoir Margot » ! Je suis tombé dans les pommes. Quand je me suis réveillé, j'étais ici... N'ayez pas peur mes petits bouchons, voilà, je vous la mets ici.

... Avec les pompes de ma gonzesse. Je les avais mises pour faire le couillon à la fête.

Té ! Vise un peu les jeunes !

Elle est pas dégueulasse ma soupette, é ?

Ow ! Une paille de ricoucougne ! merde ! Vous vous êtes faits piéger, vous aussi !

Moi aussi, je me suis fait sucer le mental par une ricoucougne !

Voilà le résultat ! Trente ans que je laboure le jardin avec cet animal... Avec une jôle ?

Qué? Une jôle ? Cette vacherie n'a rien à voir avec une jôle, mon pauvre !

C'est une anti-jôle ! Contre la jôle, on peut lutter. Contre l'anti-jôle, tu peux te l'arrondir...

Cette salope va finir par avoir ma peau... Mais qu'est-ce qu'elle vous fait ?

Ce qu'elle me fait ? Elle me ratatine. Elle me rouzigue le mental comme un noyau d'olive. Et pourquoi elle fait ça ?

Va savoir... C'est dans sa nature. Ce qui me fout les chocottes, c'est que tout se comprime autour d'elle. Tout se réduit !

Té ! Vise un peu mes tomates... Elles étaient grosses comme des citrouilles et maintenant on dirait des balles de ping-pong !

C'est quoi des balles de pinpon ?

Hum ! Vous connaissez pas derche à la vie, vous, mh ? Enfin... C'est pas les balles de ping-pong qui vous feront barrer d'ici... Mate-moi les salades ! Y en a pas assez pour nourrir un escargot au régime !

C'est quoi un nescargooôregimeu ? Hé ! Les jeunes ! Vous commencez à me gercer avec vos questions...

Max. Cabanes. Dans les villages tome 2 L'anti-jôle. Dargaud. 1982

 

 

Vint un moment où tout devint trouble, opaque. Mais qu’est-ce que j’en avais à branler, de l’environnement, puisque je ne savais pas où j’allais !

— Quant je pense qu’il y a des cons qui vont aux sports d’hiver !

Puis il y eut un clapotis.

— Oh, ben, ça va ! Fait pas tellement froid, l’eau n’est pas encore gelée !

PLAOUTCH FLATCH

Seulement voilà, il y avait du fond. Je ne pouvais tout de même pas progresser à la nage !

— Alors là, faut gamberger ! Pas compliqué. Tu trempes comme il faut ta godasse dans l’eau…

…Tu la ressors et tu laisses geler la flotte autour…

… Tu recommences…

Et ainsi de suite jusqu’à ce que tu aies une espèce d’iceberg à chaque pied.

Après tu te lances sur l’eau !... T’es tout surpris ! Tu flottes ! C’est comme ça, c’est physique…

— Pas con…

Dire que t’as chaud aux panards serait mentir. T’as froid à en chialer. Alors tu chiales. Tu peux y aller, il n’y a personne pour se foutre de ta gueule.

— Aïeaïeaïe ! Oh, la vache ! Je ne pourrais pas dire combien de jours j’ai dérivé ainsi. La tempête confondait toutes les déductions.

— Heureusement que j’ai bien bouffé avant de partir, sinon il y a longtemps que je la sauterais ! Puis un jour, clic, tout se fixa sur place. L’étendue liquide venait de se solidifier.

— Ah, le thermomètre a chuté !

CLING

Dimitri, Les zomes, Le Goulag 3 Albin Michel. 1984

 

 

Mon histoire est à peine croyable !

Pourtant je vous demande de l'écouter... Jusqu'au bout !

Autrement, vous pourriez pas savoir si c'est vrai !

Alors, voilà, je vous essplique ! Bon...

Au début, il y a une sorte de mise en garde Je crois...

Je me souviens pas tellement du début...

... Mais...

... Je sais que ça se passe en haut et gauche d'une feuille...

...Sur laquelle il y a des petites cases dessinées...

Et dans ces cases un bonhomme un peu triste commence à parler.

Son histoire à l'air un peu compliquée...

... Mais il nous demande de la suivre jusqu'au bout

et c'est pas facile !

Le bonhomme du début continue de parler

mais insensiblement, on sent une sorte de rupture...

Entre le héros et sa représentation graphique

faut-il parler de « distanciation Brechtienne ? » ?

Peu à peu le récit devient incompréhensible

cela fait probablement partie des conventions à la dernière case, il ne se passe plus rien !

Et l'incroyable histoire s'achève ainsi.

Filipandré. Le HLM. Mais le Pinard aussi ! Éditions artefact, collection encre noire 1980

 

 

1.SPECTACLE (découpe par pages et coupures normalement)

Ce serait un spectacle public.

Un spectacle tellement clair

qu'il n'y aurait rien à en dire.

Ou bien juste quelques mots.

Pour

orienter

le regard.

Ce serait un spectacle public, alors.

Populaire même.

C'est un mot qu'il faut employer

populaire.

Il y aurait l'évidence de la chair.

La mise en scène de la pesanteur.

Une pratique confinant à la religion.

La répétition

de l'identique.

La répétition

de l'identique,

jusqu'à trouver l'autre

dans le miroir.

Il y aurait un combat.

De la

chair

contre

de la

chair.

Y'a de la joie.

Et là,

soudain...

le corps libéré.

Le vrai

corps.

Et cette libération

manifestée,

plébiscitée,

saluée.

Ce serait ça.

Mais

que

ça.

1. SPECTACLE (en bloc)

Ce serait un spectacle public. Un spectacle tellement clair qu'il n'y aurait rien à en dire. Ou bien juste quelques mots. Pour orienter le regard. Ce serait un spectacle public, alors. Populaire même. C'est un mot qu'il faut employer populaire. Il y aurait l'évidence de la chair. La mise en scène de la pesanteur. Une pratique confinant à la religion. La répétition de l’identique. La répétition de l’identique, jusqu'à trouver l’autre dans le miroir. Il y aurait un combat. De la chair contre de la chair. Y'a de la joie. Et là, soudain… le corps libéré. Le vrai corps. Et cette libération manifestée, plébiscitée, saluée. Ce serait ça. Mais que ça.

Laurent Bruel - Notes sur le Sumo - Editions Matière, 2007.

 

 

RIIIING

- Allô ?

- Allô, Maman ? Qu'est-ce que tu fous, bordel ? Tu me laisses tout seul en pleine nuit ! J'ai froid, j'ai faim, je pisse partout... Il va falloir te bouger un peu ma vieille, parce que j'ai pas...CLIC

Ça va te coûter cher, ça, Maman chérie...

- POLICE ! On ne bouge pas ! Attention les gars, elle est peut-être armée !

- LAISSEZ-MOI ! J'AI RIEN FAIT !

- Ah oui ? Abandon d'enfant sur la voie publique, ça vous dit quelque chose ?

Bon travail, les gars ! ON EST DES ?...

FLICS DE FRANCE ! FLICS FLICS DE FRANCE ! flics de france ! flics flics de france !

- Shhhh...

FLICS DE FRANCE ! FLICS DE FRANCE ! FLICS DE FLICS DE FLICS DE FRANCE !

- STOP ! Qu'est-ce que c'est que ce merdier ? Boudard, Dubinot, interpellez-moi cette saloperie...

- Plutôt gironde la saloperie... Viens par là toi...

- Gaffe, Boudard ! Gaffe...

- Regarde-moi ça... Ça frétille, ça remue, ça transpire...

- SORTEZ DU VÉHICULE MAINS DERRIÈRE LA TÊTE ET PAS DE GESTES BRUSQUES ! Joue pas au con, Boudard.

- Puuu...

- Aimez-vous le catch Messieurs ?

Boris Délevègue, Une fessée et au lit, The Hoochie Coochie

 

 

 

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Gigi dit le 21/2/96 cette

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Bruno Richard, Dead ends, Desseins malpropres 2006, Elles sont de sortie n°79, Talence, Esds et éditions Humeurs, 2006