Oolong
(1970 et depuis à Paris)

Écrire : un peu de tout et dans tous les sens, poésie à usage restreint, récits perdus, textes expérimentaux plus ou moins lisibles, et depuis peu des textes plus longs.

L'écriture (et le reste) comme elle m'intéresse n'est pas affaire de maîtrise, d'inspiration, de sens, de style, de création, de talent. Disons que cela est secondaire, anecdotique, du côté de la réception. Je m'intéresse aux décalages, aux déconnages, aux jeux : jouer avec, jouer de, mais aussi avoir du jeu. Faire jouer les choses, comme ébranlement de tout ce qui a du jeu, qui joue déjà. C'est presque mécanique, il y a des interstices qui se créent sans cesse entre les choses. Quelque proches que semblent être deux éléments, ils sont encore séparés par une infinité d'autres éléments, à la fois intermédiaires et dès qu'ils sont mis au jour existant à plein. C'est dans cet écart que point-virgule; que ça se passe.

Ainsi la majorité de mes textes sont-ils des "à-partir-de" : hommages-pillages-détournements-plagiats-déchiquetages-commentaires-répons divers, translitérations, tout ceci à chaque fois plus ou moins apparent. J'essaye autant que possible toujours de préciser leurs sources (littérature, arts plastiques, le cinéma, philosophie, sciences humaines…), le plus souvent multiples.

Voyelles (variations sur un poème de Rimbaud)

1. Le copier-coller, le chercher-remplacer (trancher-astiquer, accrocher-dépecer), les traducteurs automatiques, les fonctions absconses des traitements de texte, outils à engendrer des variations, des micro-différences, des catalogues de possibles comme dans l'apophtegme borgésien de la bibliothèque de Babel.
2. Rimbaud et sa fonction d'archigénie adolescent qu'entourent les désordres de toutes les autres adolescences écriveuses, et après se taisant. Rimbaud, un des auteurs possible des poésies de Rimbaud.
3. Volontairement limité à 36, mais finalement sans fin.

Les Peuples des Lettres

1. Vivement inspiré par Michaux.
2. Transformer des idées, des impressions, des jugements en Peuples.
3. Fascination pour ces ethnographes que tenait le désir de ne pas comprendre, de fréquenter l'autre dans son irréductible étrangeté.
4. là encore les possibilités d'expansion, de création de peuples imaginaires sont sans fin.

La Tombe

1. Récit-album, c'est à dire une série d'instantanés plutôt qu'une histoire. Chaque bloc relativement indépendant des autres, mais s'y reliant par un « air de famille ».
2. La plus grande partie des situations sont issues des différent titres de Wittgenstein. Mais ce n'est pas du tout un commentaire philosophique. Je trouve dans la lecture de Wittgenstein quantité d'images, dont beaucoup tirent vers un absurde réussi. La Tombe est la tentative de faire un récit à partir d'un ensemble de ces images prises au pied de la lettre.
3. Une lourde dette à Thomas Bernhard dont la phrase est un puissant stimulant à écrire, et ça s'entend sans doute un peu trop. Mais d'autres auteurs ont été déterminants (Beckett, Olivier Cadiot, Jacques Roubaud...).

Aout 2004 : après avoir été feuilletonné pendant 25 semaines, l'intégralité du texte est désormais disponible en un seul pdf, ici.

 

Promenade

Variation sur un motif de Stalker.

Hôtel In Pace

Roman feuilletonné dans Le Terrier à partir du lundi 28 aout 2006. Hôtel in pace

1. Fiction-halètement, promenade à bout de pieds, reptations.
2. Seconde pièce d'une peut-être trilogie commencée avec La Tombe. Abandon du monde extérieur : couloirs, portes, fenêtres, murs, tapis, planchers, meubles, pieds de lampes, quincaillerie. Ces deux textes, et celui dont le travail s'ensuit sont comme d'après mort, c'est un mort qui parle, ou quelqu'un qui préférerait l'être, ou ne sait pas s'il l'est.
3. Écriture lancée cette fois-ci par la lecture d'Aminadab de Maurice Blanchot ressorti l'an dernier, dont on retrouvera sans doute certaines situations très déformées ici. Mais finalement un travail moins joueur que les précédents.