Carnet de santé foireuse
de Pozla
par François Poudevigne
(1) Des kilos de merde, un devenir-merde permanent. Tout cet empilement me fascine. Je suis dans ces méandres d’intestin grêle comme un lapin dans les phares d’une voiture.
(2)
Plus qu’un livre sur la maladie c’est un livre sur la
douleur, un livre qui s’interroge constamment sur la manière
de figurer la douleur ; qui se demande si cette figuration peut
s’avérer une conjuration.
(3) Un livre où la main qui dessine prend à bras-le-corps la douleur qui l’empêche.
(4) Il succombe, il est en lambeaux mais pourtant il dessine ; c’est dans ces moments d’extrême vulnérabilité qu’il réaffirme paradoxalement toute la capacité du trait (sa toute-puissance ?).
(5) Toi qui pensais me terrasser, vois, je te regarde dans le blanc des yeux. Tu me déchires oui mais je peux te nommer. J’échappe à ta vigilance.