La Bande dessinée : ce qu’elle dit, ce qu’elle montre

Revue Labyrinthe n°25

par L.L.de Mars

Un labyrinthe dans lequel on n’a aucune chance de se perdre. L’ensemble est d’une timidité presque terminale. Le choix des auteurs étudiés est étonnant de paresse ; les auteurs choisis croissent tous dans le champ de vision commun avec une telle insistance qu’on chercherait — si on cherchait quelque chose — plutôt à désherber pour commencer à voir autre chose. On dirait une blague. Comme si on venait simplement réaliser la notion d’évidence éditoriale en 2006. Les rédacteurs se sont visiblement encouragés à y superposer une égale paresse à écrire.

Il s’écrit déjà si peu de choses sur la bande dessinée, c’est assez dommage d’achever ici la lecture d’une série de textes qui lui sont consacrés en se demandant l’utilité d’une seule de leurs lignes.

Il n’y a là-dedans rien qui ressemble de près ou de loin à un investissement intellectuel, à une position, un enthousiasme, un élan, une motivation sensible à écrire là-dessus plutôt que sur n’importe quoi d’autre, rien qui puisse m’éclairer sur un éventuel désir de faire un numéro de cette revue consacrée à la bande dessinée.

D’une certaine manière, c’est le seul point sur lequel cette revue soit instructive : elle nous éclaire sur la place que prend la bande dessinée dans la spéculation critique et théorique ; celle d’un petit truc de société sur lequel on peut écrire quand on n’a rien à écrire, qui ne représente aucun enjeu, aucun danger, aucun horizon particulier.