Remblais récents
de François Fléché
par Guillaume Massart
J’achète
n’importe quoi : dès que le trait est tordu, il faut le
boire.
Je trouve François Fléché dans un bac d’occasion, tiens, ses Remblais Récents, qui dessine des hommes-lièvres à bec de vieille bagnole ; et je suis content.
Il n’y a rien à lire, pourtant, dans cette poésie de brocanteur : imaginons qu’on lance une crêpe au-delà du plafond et qu’il faille alors aller la chercher dans la lune en aéronef — ah ! laissez-moi m’enfler congestif bleu pourpre dans le liquide épais de vos petites musiques...
Oui mais c’est tracé tordu enfin, qui fait des nez pareils ? des cous creusés au feutre épithéliomal ?
Des nez vidés lors des profils, tombant en haut quand vus de face ?
Une page s’entortillait colimaçon où un gros cheval laid, annoncé « au galop », prenait une pose d’ankylose au moment où la poésie se croyait vive vive vive vive.
J’achète n’importe quoi et, en plus, je les relis souvent.