• Alexandra ACHARD — Ilan Manouach — Maurice Henry
• et contrepoints (danse) — Justification
• Léon Wuidar — Un bruit — Jumelles
• Guillaume CHAILLEUX — Deleuze/Rosaire — palimpsestes
• tricoter— La vase noire dans l'œil nuit
• Claude DOMINIQUE — M.E. Leclerc — Vincent Bernière
• Gwladys LE CUFF — Pascal Doury— Schrauwen
• L.L. DE MARS — La Bande dessinée : ce qu'elle dit, ce qu'elle montre
• Dufaux et Grenson — Dessiner 6) L'instant, l'étendue
• Menu et Rosset — Charon Mavado
• Vandermeulen et Ambre —Culture-washing
• Nouveau — E&J LeGlatin : Crapule
• Foley et Stoquart — Arty — Bibliodiversité
• Davodeau — Al Columbia — Coyote, Devos
• Pédagogies en bandes — J.&E. LeGlatin : Projectile
• — Mark Beyer — Deux librairies — Scott Mccloud
• — Nick Sousanis — texticules — Labyrinthe
• Guillaume MASSART — Badaire et Griaule
• François Fléché— Michel Longuet
• Julien MEUNIER — Michael DeForge
• collectif Adverse — Jérôme Dubois
• Ugo Bienvenu — Tellement bédé
• François POUDEVIGNE — Pozla — Jérôme Dubois
• — Gipi , S. — Isabelle Pralong
• Suite kimono

Bacon, logique de la sensation,

Intersections

de Deleuze/ Rosaire Appel

par Guillaume Chailleux

Mais si une évolution se produit, ou plutôt des irruptions qui déséquilibrent la représentation organique, ce ne peut être que dans l’une ou l’autre des deux directions suivantes. Ou bien l’exposition d’un espace optique pur, qui se libère de ses références à une tactilité même subordonnée [...]. Ou bien, au contraire, l’imposition d’un espace manuel violent qui se révolte et secoue la subordination : c’est comme dans un « griffonnage » où la main semble passer au service d’une « volonté étrangère, impérieuse », pour s’exprimer de manière indépendante. […]

C’est d’une tout autre manière que l’art barbare, ou gothique [...], défait aussi la représentation organique. Ce n’est plus vers un optique pur qu’on se dirige ; au contraire, on redonne au tact sa pure activité, on le rend à la main, on lui donne une vitesse, une violence et une vie que l’œil a peine à suivre. [...]

Il n’y a plus ni forme ni fond, en aucun sens, parce que la ligne et le plan tendent à égaliser leurs puissances : en se brisant sans cesse, la ligne devient plus qu’une ligne en même temps que le plan devient plus qu’une surface. Quant au contour, la ligne n’en délimite aucun, elle n’est jamais le contour de quelque chose, soit parce qu’elle est emportée par le mouvement infini, soit parce que c’est elle seulement qui possède un contour, tel un ruban, comme la limite du mouvement de la masse intérieure. [...] C’est un réalisme de la déformation, contre l’idéalisme de la transformation [...]. S’il y a une géométrie, c’est une géométrie très différente de celle de l’Égypte ou de la Grèce, c’est une géométrie opératoire du trait et de l’accident. L’accident est partout, et la ligne ne cesse de rencontrer des obstacles qui la forcent à changer de direction, et de se renforcer par ces changements. C’est un espace manuel, de traits manuels actifs opérant par agrégats manuels au lieu de désagrégation lumineuse. C’est comme si les organismes étaient pris dans un mouvement tourbillonnaire ou serpentin qui leur donne un seul et même « corps », ou les unit dans un seul et même « fait », indépendamment de tout rapport figuratif ou narratif.

intersection Rosaire Appel