Chassés-croisés

de Michel Longuet

par Guillaume Massart

 

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un cadratin en haut et en haut

et en bas et en bas

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bandes noires du sol au plafond comme tirets cadratins —

d’union -

demi-cadratins –

c’est sur cette avant-scène en trompe-l’œil qu’ils ont leurs

face-à-face

cet appuie-tête qui cogne leur chef

ce monte-charge qui descend la lecture

où un dessous-de-bras gigantesque ci-enserré devient

gratte-dos bouche-trou


où un croc-en-jambe devient couteau-scie qui

te coupe-coupe

t’attrape — te soulève — te pose au pèse-per-

sonne — t’emballe-cadeau dans un drap-

housse — te met au garde-manger — tu seras

hors-d’œuvre


le bas-ventre gonfle et dégonfle, fait porte-voix

pèse-personne passe-partout œil-de-bœuf


mais jamais pare-feu ni pare-étincelles au maniaco-dépressif qui veut prendre les armes devenir chasseur-bombardier sergent-colonel assassiner bobonne à la pince-monseigneur on ne se servira plus de l’assurance-vie ni du pèse-bébé ni de la belle-mère casse-noisettes câlinant son chow-chow qui fait en pot-au-feu sa recette-miracle de chou-fleur et de chourave encaquée dans ses gaines-culottes à l’heure du plateau-repas


et ton grand-oncle et ta grand-tante est-ce qu’ils étaient nationaux-socialistes ou bien ce

sont des on-dit ?

qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?